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7ème dimanche de Pâques

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7ème dimanche de Pâques- année C – 29 mai 2022

Lectures :    Ac 7,55-60      Ps 96       Ap 22,12-14.16-20             Jn 17,20-26

Homélie

Jésus priait ! Nous nous sommes habitués à cette expression et elle ne nous étonne plus ! Bien qu’il soit Dieu, Jésus priait !  Il priait son Père, pour lui rendre grâce, pour le remercier de toutes les bonnes choses sur la terre, pour le supplier aussi, le supplier pour nous, pour qu’il ne nous arrive rien, pour que nous restions unis, pour que nous résistions aux tentations et que nous soient pardonnées les erreurs que nous commettons !

Il n’a pas prié une fois en passant… St Luc comme St Jean nous parlent abondamment de la prière de Jésus. St Luc par exemple évoque très souvent les levers en pleine nuit de Jésus pour aller prier dans des lieux déserts, comprenons tranquilles. Il priait aussi quand il rencontrait des personnes éprouvées par la maladie, les addictions ou le deuil, et il rendait grâce ensuite pour la miséricorde de Dieu. Et à ses disciples qui le voyaient et l’entendaient prier, il a appris cette prière du Notre Père, prière à la fois de louange et de demande.

St Jean, lui, formule explicitement de longues prières de Jésus, sous forme de dialogue avec son Père. Il lui rend compte de sa mission, de ce qu’il fait sur terre. Il lui parle également et longuement de nous, de nos égarements, de nos divisions, de nos inquiétudes face à l’avenir, et il lui demande de nous garder du mal, de nous pardonner, de nous maintenir dans la paix et dans l’unité. Saint Jean a probablement regroupé ici bien des paroles, bien des prières éparpillées de Jésus, au fil des jours, pour en faire ce chapitre 17 de l’Evangile dont nous avons lu tout à l’heure un court passage.

Si Jésus parle de nous dans sa prière avec le Père, alors nous avons toutes les chances d’être exaucés ! Nous n’avons qu’à nous laisser faire ! Sauf que Dieu a besoin de notre consentement, de notre liberté ! Il n’agira jamais contre notre gré, il attend, il espère notre réponse. La prière, la nôtre, au fond, n’est qu’une réponse, une réponse à l’amour de Dieu, un « oui » à la déclaration d’amour que Dieu nous adresse par son Fils.

J’ai compris il n’y a pas très longtemps que la prière, le temps que nous y passons, le soin que nous y mettons, ne nous octroyait aucun mérite ! Dieu ne nous aimera pas davantage si nous prions bien, et longuement, et régulièrement. Il nous aime, point final… Il nous aime tels que nous sommes, avec nos aigreurs, nos colères, nos découragements… Mais la prière, la prière personnelle comme la prière collective de ce matin par exemple, nous permettent de goûter cet amour et d’y répondre, ne serait-ce que par notre présence, notre attention, notre désir !  « Oui Seigneur, je sais que tu m’aimes, et même si j’ai du mal à te le dire, même si je ne sais pas le dire, ou que je n’arrive pas à te le dire, je suis là pour toi, rien que pour toi ! »  La plus belle des prières, c’est celle de ce pauvre bougre, au fond du Temple, qui se bat la poitrine indéfiniment, en murmurant « Seigneur, aie pitié de moi ! ». Il y a là au premier rang un riche pharisien qui prie tout fort et chante les merveilles de Dieu. Mais c’est la prière du pauvre, si misérable soit-elle, qui touche le cœur de Dieu.

Dans sa prière, et je terminerai là-dessus, Jésus demande à son Père que nous restions uns. Il ne demande pas l’uniformité, ni la discipline, ni le conformisme. Il demande la fraternité, le respect, l’écoute, la bienveillance. Parce qu’il sait très bien que nous avons besoin les uns des autres, que nous sommes complémentaires, que nous pouvons nous soutenir, nous éclairer, nous enrichir les uns par les autres. « Je vous le déclare encore, si deux d’entre vous, sur la terre, se mettent d’accord pour demander quoi que ce soit, cela leur sera accordé par mon Père qui est aux cieux. Car là où deux ou trois se trouvent réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux. » (Mt 18, 19-20).

Georges Cottin sj