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Nuit de Noël

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Nuit de Noël – année A- 24 décembre 2022

Lectures :  Is 9,1-6     Ps 95       Tt 2,11-14       Lc 2,1-14

Homélie de la nuit de Noël 2022

              Jésus est né à Bethléem, nous dit St Luc. Peut-être bien qu’il choisirait à nouveau Bethléem si la naissance avait lieu cette nuit-même, tellement les tensions, les souffrances demeurent vives là-bas ! Mais ce pourrait être en tellement d’autres lieux, dans la cave d’une maison bombardée en Ukraine, dans un bidonville d’Amérique Latine ou de Calcutta, ou dans une carcasse de voiture abandonnée quelque part en France… Et peut-être bien du reste que ce sont dans ces différents lieux que Dieu décide cette nuit d’habiter … A ses premiers disciples qui lui demandaient « où demeures-tu ? » Jésus a répondu « venez et vous verrez ! » Ils l’ont suivi et ils l’ont vu quémandant l’hospitalité chez des gens bien pauvres, une femme en Syro-Phénicie, des pêcheurs en Galilée, un collecteur d’impôt à Jéricho, et chez tant d’autres, bannis de la société ou montrés du doigt… Il aimait vivre au milieu des plus humbles. Alors ne le cherchons pas ailleurs !

Dans nos représentations de la Crèche de Bethléem, nous cherchons forcément l’esthétique, même dans la très belle Crèche réalisée ici à NDA par Charbel et son épouse !  Qu’ils en soient remerciés ! Avec tout leur cœur ils y ont mis des fleurs, des plantes vertes, de la paille fraîche…, mais n’oublions pas que c’était une écurie, probablement bien sale et bien répugnante et bien puante, comme peut l’être un squat ou une cave ou une barraque en carton… Jésus dès le départ a voulu se rendre proche des pauvres, se rendre l’un d’entre eux. Alors c’est auprès d’eux que nous pouvons le trouver. C’est en tout cas chez eux que nous trouvons la vraie joie, le vrai bonheur, lorsqu’un sourire vient illuminer un visage meurtri, lorsqu’un peu d’amitié et de délicatesse vient réchauffer des corps frigorifiés ou défigurés. Tous sans doute nous avons fait des expériences dans ce domaine, recevant infiniment plus que le peu de temps ou d’argent que nous avons donné.

Mon plus beau Noël, je ne l’oublierai jamais, c’est une nuit avec les petits frères des pauvres en accueillant des personnes totalement seules… C’était en 1959 je crois. Je devais avoir 14 ou 15 ans. C’est peut-être bien là que j’ai ressenti au plus fort l’appel à suivre le Seigneur.

Il s’est fait pauvre. Il serait plus juste de dire qu’il a accepté d’être pauvre, d’être rejeté de l’hôtellerie où sa mère espérait accoucher, comme il acceptera plus tard d’être rejeté par son peuple et condamné à la mort sur une croix comme un brigand ou un révolté. Il aurait pu s’échapper, il en avait le pouvoir !  Il est venu nous sauver. Nous sauver de quoi ? De nos égarements, de nos égoïsmes, de nos addictions, de nos divisions… Il est venu nous montrer une direction, un chemin à suivre, et il s’est fait notre compagnon de route, notre frère, notre ami. Jésus veut dire justement Dieu Sauve !

Alors réjouissons-nous, avec Marie, avec Joseph, avec les bergers de Bethléem, réjouissons-nous de la présence de Dieu parmi nous, de sa proximité, de sa délicatesse. Cet enfant qu’un servant d’autel a déposé dans la Crèche, c’est Celui qui nous sauve, aujourd’hui ! « A qui d’autre irions-nous, Seigneur  ? Toi seul, tu as les paroles de la vie ! »

                                                         Georges Cottin après un partage avec quelques bonnes volontés