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13ème dimanche du Temps Ordinaire

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13ème dimanche du Temps Ordinaire – année B – 30 juin 2024 –

Lectures :  Sg 1,13-15;2,23-24    Ps 29     2 Co 8,7.9.13-15        Mc 5,21-43

Pour qu’un chef de synagogue vienne trouver Jésus, un galiléen, en plein espace public, au vu et au su de tout le monde, il fallait vraiment que sa fille soit à toute extrémité, et qu’il n’ait plus rien à perdre ! …à l’image de cette femme atteinte d’hémorragie qui ose se dénoncer devant la foule entière : « c’est moi qui t’ai touché ! »

Dans les deux cas il y a un geste désespéré, une ultime tentative… et dans les deux cas, ca marche ! Ce qui nous permet de penser que nous pouvons tout demander au Seigneur

Mais je remarque deux choses :

La première c’est que le chef de la synagogue n’est pas exaucé tout de suite. Il lui faut accepter ce contretemps fâcheux de la femme qui a touché le manteau de Jésus – comme si la guérison d’une vieille femme ruinée avait plus d’importance que la guérison de son enfant chéri.

La seconde concerne justement cette femme. Il lui faut affronter le regard de la foule, un regard sans doute sans condescendance :  « ne viens pas te mettre en travers de la route du Maître, il a mieux à faire que de s’occuper de toi ! »

On peut en conclure qu’aux yeux du Seigneur nous sommes tous aussi importants, même ceux qui semblent tout puissants, même ceux qui sont délabrés !

Je remarque également que dans les deux cas il s’agit de femmes, une enfant de douze ans, une vieille femme qui souffre d’hémorragie depuis douze ans…

C’est le même chiffre de part et d’autre, et il n’est pas dénué de sens, comme les douze apôtres, ou les douze tribus d’Israêl, comme les douze mois de l’année ou les douze coups de minuit… Comme beaucoup de chiffres dans La Bible, celui-ci a une forte valeur symbolique. Il indique l’importance, la consistance, le poids du temps qui s’écoule ou la variété des disciples appelés par Jésus.

Il y a encore une autre portée de ce double miracle. Jésus ne fait jamais de miracle pour montrer qu’il est le plus fort, que rien ne lui résiste, qu’il est bien le Fils de Dieu ! Il fait des miracles parce qu’il a pitié de ceux qui viennent le trouver. Il se laisse attendrir, bouleverser même. Et il demande aux parents de l’enfant de ne pas parler de cette guérison.

Plus fort encore il s’arrange à chaque fois pour montrer que c’est la foi, et la foi seule, qui a obtenu le miracle. « Ta foi t’a sauvé ! » A celui ou à celle qui le supplie il demande quelque chose d’impossible : « prends ton grabat et marche ! …Va te montrer au prêtre !… Distribuez à la foule ces cinq pains et ces deux petits poissons ! » Et parce que les gens essaient, le miracle s’opère !

 

Je conclue de tout cela que je peux tout demander au Seigneur, à condition de le faire avec foi, de tenter l’impossible, de patienter, de m’accrocher à cette idée que le Seigneur m’a entendu et qu’il veut pour moi ce qu’il y a de meilleur !  

 

                                                                                         Georges Cottin et l’EAL St François