17ème dimanche du Temps Ordinaire
17 ème dimanche du Temps Ordinaire – année B – 28 juillet 2024 –
Lectures : R 4,42-44 Ps 144 Ep 4,1-6 Jn 6,1-15
Jésus a nourri une foule nombreuse, avec cinq petits pains et deux poissons… grâce à la générosité d’un jeune homme qui a donné tout ce qu’il avait… Cet évangile, si souvent entendu, nous pose une question radicale ! Qu’es-tu venu faire à la Messe ? Est-ce que tu viens par habitude, par devoir, ou pour te donner bonne conscience ? Ou bien est-ce que tu viens, comme la foule dans le désert, avec le désir de le rencontrer Lui, d’écouter sa Parole, de te laisser guérir, de te nourrir, de redonner un sens à ta vie, à tes journées, à tes engagements ?
Au fond ce récit de la multiplication des pains préfigure fort bien le pourquoi de l’institution de l’Eucharistie.
C’était au cours d’une fête juive, la Pâques, la veille plus exactement… Les Juifs se réunissaient pour se souvenir de la libération de l’esclavage en Égypte. Ils partageaient l’agneau pascal en se remémorant tout ce que Dieu avait fait pour eux au cours de l’Histoire. C’est ce moment que Jésus a choisi, en s’offrant lui-même comme l’Agneau de Dieu, en rendant toute grâce à Dieu – c’est le moment de l’Élévation – en laissant un signe concret, palpable, bien réel, de sa présence au milieu de nous : « ceci est mon corps livré pour vous… »
Quand nous participons à une Eucharistie, nous rejoignons la prière de Jésus qui s’adresse à son Père !
Le problème, c’est que trop souvent nous ne participons pas à l’Eucharistie, nous y assistons…Nous entendons des prières, nous sommes spectateurs de gestes, de déplacements, nous répétons des formules toutes faites. Seul le prêtre célèbre, au nom de tous c’est vrai, mais lui seul dit les prières de la Consécration, ou celles de l’Élévation, le cœur de la Messe : « par Lui, avec Lui et en Lui, à toi le Père tout puissant, tout honneur et toute gloire ».
Mon rêve, je ne vous le cache pas, c’est que nous célébrions tous ensemble, que ce soit une concélébration de tous… et non pas un spectacle, un rite, une liturgie…
Encore qu’à Notre-Dame des Anges nous avons bien de la chance, il y a des équipes liturgiques qui préparent soigneusement les Eucharisties, il y a des servants et des servantes d’autel, il y a les sacristains, il y a une prière universelle, un chantre, un organiste, des personnes qui donnent la communion, les tout petits qui viennent apporter leur lampion, nous récitons tous ensemble la prière pour la paix après le Notre Père, il y a parfois des témoignages juste après l’homélie, il y a la communion portée au domicile des malades, et bien d’autres choses encore !
N’empêche que quand je ne célèbre pas et que je mets dans l’assistance, ici ou ailleurs, j’ai parfois bien du mal à retrouver ce que Jésus a voulu nous laisser en instituant l’Eucharistie ! J’ai du mal à prier…
Ce jour là Jésus lui-même a distribué les cinq pains et les deux poissons et il a nourri une foule entière, et il en est resté douze corbeilles ! Seigneur, viens encore raviver en chacun d’entre nous ce qui a poussé la foule à te suivre au désert. Viens nous permettre de revivre ce que les douze apôtres ont connu ce soir-là ! Viens rallumer en nous le feu de ton amour !
Georges Cottin sj