1er dimanche de Carême – année C – 9 mars 2025
1er dimanche de Carême – année C – 9 mars 2025
Lectures : Dt 26, 4-10 Ps 90 Rm 10, 8-13 Lc 4, 1-13
Jésus a été tenté… C’est pour nous tous la preuve par excellence qu’il n’a pas fait semblant d’être homme mais qu’il s’est risqué totalement dans notre condition humaine !
Il a été tenté pendant quarante jours… et bien au-delà puisque tout au long de sa vie parmi nous on le voit éprouvé par le peu de foi de ses apôtres, par l’hypocrisie et l’orgueil des pharisiens, par la foule qui ne demande qu’à manger et à guérir, par l’approche de la mort et les souffrances qui l’attendent.
Il me semble qu’il a aussi connu une autre tentation, dont parlent peu les Ecritures, c’est celle de s’imposer, de se donner à connaître par des miracles, des manifestations de sa toute-puissance, de sa divinité ! Il aurait pu régler ses comptes à Pilate et à Hérode, il aurait pu faire intervenir ses anges, il aurait pu descendre de la Croix et forcer tout le monde à reconnaître sa vraie nature divine !
Loin de toutes ces tentations il se laisse guider par une relation de tous les instants avec son Père des Cieux. Il se retire chaque fois qu’il le peut dans le désert pour s’entretenir avec Lui. Il nous montre là du reste un chemin précieux pour résister aux tentations qui sont les nôtres : le dialogue avec Dieu. Avec nos seules forces nous ne pouvons pas grand-chose pour lutter contre l’envie de nous venger, de nous imposer, ou la tentation du désespoir, du découragement, l’envie de tout laisser tomber… Par contre, avec Lui, « je peux tout en Celui qui me rend fort » disait St Paul ! Et il savait de quoi il parlait !
Alors peut-être bien que ce Carême pourrait être l’occasion de reconnaître d’abord les tentations qui sont les miennes, de bien les identifier. Comment le Malin s’y prend-il avec moi ? Qu’est-ce qui en moi est synonyme de mort ? Qu’est-ce qui en moi détruit ou abime l’œuvre de Dieu ?
Pour ensuite faire appel à son aide : « Seigneur, viens à mon aide ! » La prière installe Dieu au cœur de ma vie. Certes je ne peux pas prier à tous les instants mais au démarrage de ma journée je peux désirer que chacune de mes actions, de mes rencontres, chacun de mes déplacements, soient animés du parfum de l’Evangile. Et le soir, avant de me plonger dans le sommeil, revisiter ma journée, rendre grâce et demander pardon, avec le désir que le lendemain soit une nouvelle expérience de la présence de Dieu dans ma vie.
Je ne vous dis là que des choses banales. Elles sont pourtant essentielles si je veux suivre le Christ, m’inspirer de son exemple et de son expérience. Avant de se lancer dans la vie publique Jésus s’est retiré longuement dans le désert. Il en a éprouvé le besoin. Et cette expérience a été la porte d’entrée pour une mission o combien essentielle.
Porte d’entrée : nous en découvrirons d’autres tout au long de ce Carême… Mais n’est-ce pas un passage incontournable, un passage nécessaire ? Comment puis-je m’engager sur la route avec lui si je ne commence pas par le temps de l’intériorité, de la prière ? Et quelle place vais-je lui donner tout au long de ces quarante jours ?
Georges Cottin sj et l’équipe liturgique Marie Cécile