17ème dimanche du temps ordinaire

17ème dimanche du temps ordinaire– année A- 30 juillet 2023

Lectures :   1R3,5.7-12      Ps 118    Rm 8,28-30    Mt 13, 44-52

« Jésus racontait des histoires ». C’est sous ce titre un peu provocateur qu’un de mes compagnons jésuites a écrit un livre sur le Christ. Jésus effectivement s’adressait aux foules en racontant des histoires, mais pas n’importe quelles histoires, des histoires qu’il avait sous les yeux ou dont il avait entendu parler, et qui l’inspiraient, comme autant de leçons de choses… Jésus tirait profit des événements survenus pendant les trente années de sa vie à Nazareth, qu’on a appelé « la vie cachée » de Jésus mais qui n’avait rien de secret et qu’on devrait plutôt appeler « la vie ordinaire » de Jésus ! En effet pendant toutes ces années à Nazareth, Jésus a vécu comme chacun de nous une vie toute simple entre Joseph et Marie, apprenant d’eux à se tenir debout, à parler, à écrire sans doute, à prier sûrement, à résister aux tentations et à s’instruire des leçons de la vie.

On peut imaginer Jésus entendant un voisin de son âge réclamer à son père sa part d’héritage, tout dépenser en plaisirs frivoles à l’étranger, et revenir ensuite tout penaud demander à son père une place de serviteur, mais que son père accueille avec une infinie tendresse, sans aucun reproche.

On peut imaginer Jésus entendant parler de ce bon samaritain qui a pris soin d’un juif dépouillé et blessé par des brigands, là où un lévite et un prêtre ne s’étaient même pas détourné !

On peut imaginer encore l’histoire du trésor caché dans un champ ou de la perle précieuse…

Jésus en a fait des paraboles, c’est-à-dire des récits qui font réfléchir. Il n’a rien inventé, il a lu tout autour de lui ce qui respirait le bon sens, mais aussi la générosité, la reconnaissance, l’action de grâce !

Il aurait pu procéder autrement, par des enseignements en bonne et due forme, par des codes de morale et des prières à réciter… Non, Jésus préférait raconter des histoires, sans doute par ce qu’elles faisaient appel à la liberté d’interprétation de ceux qui l’écoutaient. C’est comme s’il nous disait : regardez tout autour de vous, laissez vous instruire par ce que vous voyez ou entendez, ne soyez ni sourds ni aveugles, mais restez éveillés, à l’affût de ce que la vie peut nous apprendre !

Je suis convaincu que tout un chacun parmi nous a connu ainsi des histoires, des événements heureux ou malheureux, des paroles entendues ou des témoignages dont il a été témoin, qui l’ont aidé à grandir, à mûrir, à devenir ce qu’il est maintenant. Encore faut-il que nous prenions le temps de les lire à nouveau, de découvrir dans la beauté d’un paysage toute la générosité du Créateur, dans la parole d’un frère la présence de Dieu, dans l’événement lui-même relu et interprété une leçon bien plus profitable qu’un long discours…

A nous, en période de vacances, à ouvrir nos yeux et nos oreilles pour y découvrir l’omni présence de Dieu !

                                                                                                                      Georges Cottin sj