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22ème dimanche du Temps Ordinaire

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22ème dimanche du Temps Ordinaire – année B – 1er septembre 2024 –

Lectures :  Dt 4,1-2.6-8    Ps 14     Jc 1,17-18.21b-22.27       Mc 7,1-8.14-15.21-23

Homélie :  Pratiquer, mais comment ?

Est-ce à cause de la rentrée, nous sommes exhortés à la pratique, et la bonne ! Mettez les décrets du Seigneur en pratique, dit Moïse. Conduisez vous parfaitement, ajoute le psalmiste. « La Parole, mettez-la en pratique », insiste l’apôtre Jacques. Et le Christ de l’évangile donne un coup de pied dans la fourmilière pour arrêter nos pratiques tordues. Aïe aïe aïe !

Respirons. Et voyons à quelle pratique nous sommes invités. D’abord, à une démarche communautaire. Elle devrait être lumière pour l’entourage, les peuples environnants, suggère Moïse. Elle rayonne le don du ciel, avec une intelligence remarquée. Si notre Église est parfois décriée, c’est que le Christ n’est pas accueilli par le corps entier de l’Église que nous sommes. La pratique qui plaît à Dieu, dit Jacques, est une écoute de la Parole qui ouvre nos attentions et nos espaces. La veuve et l’orphelin trouvent en nous une maison, des mains, du temps. L’évangile vient le redire : mettre en pratique la Parole, c’est la vivre avec le cœur. Comment je vois le monde, les autres, Dieu, la création, et moi-même ? Est-ce que  notre regard voit comme Dieu voit ? Une pratique où le cœur reste loin de Dieu l’éteint. C’est sûr, se laver les mains avant le repas, laver les verres, les carafes, les plats, c’est bon pour l’hygiène. Le hic, c’est de m’y attacher au point que le repas, l’échange, la rencontre, perdent toute importance. Pire, Je m’y attache en y donnant une valeur morale : c’est ça ou une conduite « impure ». On n’est plus dans le commandement de Dieu mais dans la loi des hommes qui jouent aux grands et étouffent le Seigneur ! Jésus vient remettre les bœufs avant la charrue. Il éprouve ce qui étouffe Dieu, son Père, la Vie. Et il ne le tait pas, il ne sait pas le taire. il en fait part d’abord aux foules témoins : « voyez, ce qui rend impur ne vient pas de l’extérieur mais du dedans ». Et aux disciples qui restent, il poursuit : « ce qui vient du cœur de l’homme et fausse la manière de voir et d’agir, voilà ce qui éloigne de Dieu ». A nous qui sommes encore là, que viens-tu dire, Jésus ?

Lui-même vivra sa pratique chez « les pécheurs et les publicains » – on pourrait dire chez les non-pratiquants -, où Dieu, le Pauvre, trouvera une place ! Jésus, fils bien-aimé de Dieu, apprends-nous la manière de voir qui t’honore et te sert. Que nos cœurs ne soient pas loin de toi !

Olivier de Framond sj