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27ème dimanche du Temps Ordinaire

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27ème dimanche du Temps Ordinaire – année B – 6 octobre 2024 –

Lectures :  Gn 2, 18-24    Ps 127     He 2, 9-11      Mc 10, 2-16

Préparer la célébration fut un travail d’enfantement pour l’équipe. La joie est venue, avec un petit goût d’inachevé, comme pour Adam avant que lui vienne l’aide qui lui corresponde. Une « aide », le terme nous a laissés perplexes. Éprouver le manque, on comprend ; c’est pour qu’un jour nous connaissions le cri d’émerveillement devant ce qui s’opère par pure grâce. L’enfant de l’évangile est un peu Adam, il n’a pas fini de grandir et de nommer. Comme cet été en montagne, une amie donnait des noms à 1000 fleurs, tandis que d’autres n’en avaient rien à cirer mais imbattables sur le fonctionnement d’un moteur, et certains refaisant le monde politique avec plein de noms bizarres. Un feu d’artifice, mais pas sûr qu’ils aient trouvé entre eux l’aide qui leur corresponde …

L’aide assortie est peut-être ce qui nous conduit à devenir nous-mêmes. Le royaume de Dieu est là, sans doute ; nous n’avons pas fini de nous en approcher. Une telle aide fait naître à la Parole, une parole de gratitude. Elle met debout, et donne de quitter son père et sa mère, comme son pays, sa maison, pour s’attacher à celle qui offre de devenir ce que nous sommes vraiment. Nous y disposer, voilà notre travail. Unifié, un, je ne le suis que dans un émerveillement devant l’autre. Seul, je reste inachevé. Cette « aide », des célibataires éprouvent parfois douloureusement son absence. Couples, ou célibataires, il reste toujours une œuvre à accomplir. Elle s’accomplit dans une nuit. Nuit à soi-même où tout échappe. La nuit du sommeil mystérieux de la Genèse m’a fait penser à celle de Jésus, à la Croix, quand au dernier souffle il s’écrie : « tout est accompli ». Dieu achève là son œuvre de création, une « aide » s’offre à l’homme, qui s’exclame : « Celui-ci est Fils de Dieu ». A la Croix, Dieu redonne à l’humanité cette « aide » pour marcher, chacune, chacun, vers soi-même, debout, au-delà ou au milieu des manques. La gloire des enfants de Dieu de l’épître aux Hébreux plutôt ardue suggère cette ressemblance de Dieu redonnée. « Il y eut un soir, il y eut un matin » ; le Ressuscité est ce jour, séparé de la nuit, où le disciple renaît à la parole et s’émerveille : « Celui-ci est la vie de ma vie ». Il donne d’accueillir le royaume de Dieu comme on accueille un enfant tendu vers une quête qu’il n’arrête pas. Vive l’inachevé !

Olivier de Framond sj