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28ème dimanche du Temps Ordinaire

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28ème dimanche du Temps Ordinaire – année B – 13 octobre 2024 –

Lectures : Sg 7,7-11    Ps 89     He 4,12-13      Mc 10, 17-30

 

Homélie du 13 octobre à Échourgnac lors de la journée de paroisse

On dirait que ces lectures ont été choisies exprès pour nous à l’occasion de cette rencontre entre une communauté de religieuses contemplatives et une paroisse de Bordeaux, à la découverte de ce qui nous fait vivre de part et d’autre…

Mais je voudrais d’abord vous raconter comme une parabole, quelque chose dont j’ai été le témoin il y déjà un certain temps, dans un monastère justement. J’étais là avec un groupe de jeunes curieux de comprendre ce qui se vivait derrière ces grands murs. Un moine a accepté de venir nous parler. Il a raconté comment se passaient les journées, le lever à 4 h du matin, le silence toute la journée, les sept offices dans l’église, le travail manuel, l’absence de télévision, la description d’une cellule, les pénitences, la pauvreté, l’obéissance… Jusqu’au moment où un jeune a eu le courage de lui demander : « mais alors, pourquoi vous vous êtes fait moine ? » Et là, le moine est resté silencieux. Il y a des choses qu’il est bien difficile de raconter…

L’évangile qu’on a entendu, l’histoire de cet homme qui pratique à fond sa religion, qui observe tous les commandements, et que Jésus a profondément aimé… jusqu’à lui proposer de tout quitter pour le suivre, cet évangile nous interpelle tous, religieuses ou laïcs… C’est parce qu’il nous aime profondément, parce qu’il veut notre bonheur, qu’il peut nous demander des choses particulières… comme de vivre derrière les grilles d’un couvent. Mais il peut tout aussi bien attendre de nous plein d’autres choses, comme d’élever une famille, de travailler au service des autres, de nous battre pour la justice ou pour la sauvegarde de la planète…

Nous avons tous une vocation, c’est-à-dire une manière de vivre qui nous pousse à donner le meilleur de nous-mêmes. Le mariage est une vocation, comme le service des pauvres ou le service de la prière. Et comment découvrir cette vocation inscrite au plus profond de nous ? Sans doute pas en entendant des voix, des appels directs, mais en examinant soigneusement les événements qui bousculent nos vies, les rencontres, les expériences, en relisant ce qui nous a rendus heureux ou tristes, en écoutant ce que les autres nous demandent, en parlant de tout cela avec le Seigneur… pour discerner ce que nous pouvons faire de notre vie. Est-ce que je la subis ou est-ce que je la choisis ! Car Dieu nous veut libre ! C’est d’ailleurs ce que nous disait la première lecture : « j’ai prié, et le discernement m’a été donné » (Sg 7,7)

Le jeune homme de l’Évangile, Jésus ne le retient pas, ne l’oblige pas à le suivre ! Les Sœurs qui sont ici ne sont pas sous clés, du moins je l’espère ! Et nous à Notre-Dame des Anges personne ne nous oblige à quoi que ce soit ! Mais il y a cette immense espérance du Christ à l’égard de chacun de nous. Il nous connait et il nous aime. Alors il espère de nous que nous répondions à son amour. C’est l’histoire de notre vocation !

Alors merci, mes sœurs, d’être là, de nous accueillir aujourd’hui, de nous rappeler par votre vie que nous aussi nous avons une vocation. Merci de prier pour nous qui parfois ne prenons guère le temps de le faire…  Et pour que vous n’oubliez pas de le faire, voici que des enfants de la paroisse vont vous donner une image, ou un marque page. C’est le portrait d’Ignace de Loyola, parce qu’il a su combiner dans sa vie l’action apostolique et la prière. Il a été contemplatif dans l’action, il a cherché à trouver Dieu en toutes choses, il inspire aujourd’hui ce que nous cherchons à vivre à Bordeaux.

Et au dos vous y trouverez cette prière : « prends, Seigneur, et reçois, toute ma liberté… Donne-moi seulement de t’aimer ! »

Georges Cottin sj