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29ème dimanche du temps ordinaire

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29ème dimanche du Temps Ordinaire – année B – 20 octobre 2024 –

Lectures : Is 53,10-11    Ps 32     He 4,14-16      Mc 10, 35-45

Homélie

1/ Le recours à la souffrance et à la douleur n’attire pas

Je vais être franc avec vous, à première lecture, je n’ai aucune envie d’entrer dans la case « serviteur ».

Souffrance, crainte de Dieu, boire la coupe de la violence…

La première lecture nous parle d’un service dans les douleurs et la souffrance. Rien d’agréable. Cela ne donne aucune envie d’y aller.

Le psaume parle de ceux qui craignent Dieu : je n’ai pas envie d’avoir peur toute ma vie pour un salaire de misère, en plus…

Il faut être un peu étrange pour être attiré par cela.

 

2/ Changer de méthodologie : de la photo au cinéma

On a une petite difficulté à comprendre les textes si on s’arrête simplement à ces mots, sans regarder le mouvement, la transformation qui est proposée.

La souffrance : c’est l’absence totale de moyen et de puissance.

 

Dans la deuxième lecture, nous avons « un grand prêtre éprouvé en toutes choses » : nous avons un modèle imitable.

Imaginez ce type de phrase : « je ne suis pas plus bête qu’un autre », elle vise à encourager par l’acceptation de la faiblesse.

Le Christ faible montre l’universalité de la vie réussie, même avec peu de moyen.

MAIS : ne nous y trompons pas, ce qui compte c’est la vie réussie, pas les faibles moyens.

 

Or, ce serviteur-là obtient un résultat. DONC : pas besoin de grand-chose pour être heureux ou efficace

Servir est utile, cela paiera un jour

Dans le Psaume, craindre le Seigneur : c’est en fait entrer dans la relation avec lui, donc dans la réciprocité.

« Dieu veille sur ceux qui le craignent », ce n’est pas à entendre en exclusion des autres, mais comme un lien particulier de ceux qui entrent en lien avec Dieu : les serviteurs.

Servir, c’est développer une proximité avec l’autre, une amitié avec l’amour : aimer me plait, je me mets à aimer dans les petites choses.

 

Le pauvre est celui qui est au service : avec rien, il aide quand même

Le pauvre : celui qui a le meilleur succès avec le moins de moyens. Celui qui manifeste le plus la joie INDÉPENDANTE des moyens.

Lier la joie et la vraie vie, c’est cela être grand prêtre.

3/ Devenir serviteur sans souci des fruits, car il y en aura…

L’envie d’avoir une place serait celle de s’acheter une renommée par le fait de rendre service.

Mais Jésus propose en fait un style beaucoup plus profond, celui de servir : déplacer son attention sur les autres et non sur soi, être dévolue à la cause des autres.

Cette attitude, ce style attentif à autrui, est EFFICACE, beaucoup plus que « rendre service »

Centré sur l’autre, cela porte du fruit, ET ne demande aucun moyen.

Exemple du conseil : j’ai travaillé 3 ans. 2 ans sans grande motivation et une année sur le départ, j’avais décidé d’entrer dans la Compagnie de Jésus. Cette troisième année, j’ai décidé de changer de style de boulot : arrêter de me plaindre et me jeter dans le travail. C’est la plus belle année des trois.

Conclusion :

Être serviteur est un style de vie, ce n’est pas une action concrète. Mais on l’apprend par des actions, des tentatives, des expériences heureuses ou difficiles.

On s’entraine à vivre, pour devenir heureux et joyeux, ami et proche d’autrui, quelque soit mon lien avec lui. Il est là, je m’intéresse à lui.

Benoit de Maintenant sj