Célébrations , Homélies et Méditations

30ème dimanche du Temps Ordinaire

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30ème dimanche du Temps Ordinaire – année B – 27 octobre 2024 –

Lectures : Jr 31,7-9    Ps 125     He 5,1-6      Mc 10, 46b-52

 

Nous connaissons tous l’histoire du fils de Timée, un mendiant aveugle au bord de la route. Il voit en Jésus, par les yeux de son cœur, le Fils de David, celui qui doit venir sauver son peuple. Alors il bondit vers lui. Et Jésus l’interpelle en l’invitant à formuler son désir : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? ». Bartimée fait confiance à ce Jésus : « Rabbouni, que je retrouve la vue ! ». Il est guéri, envers et contre tout – y compris contre ceux qui l’empêchent de rencontrer Dieu.

Cet évènement se passe à un moment de l’histoire de Jésus où tout bascule pour lui. Il vient de passer trois ans avec les gens de son pays et avec ses disciples. Une aventure étonnante : il guérissait, réconciliait les gens entre eux, semait la joie et l’espérance. Il est celui que les prophètes ont annoncé ! Vous avez entendu, en première lecture, ce que dit Jérémie ? « … Je les rassemble des confins de la terre ; parmi eux, tous ensemble, l’aveugle et le boiteux, la femme enceinte et la jeune accouchée : … Ils avancent dans les pleurs et  les supplications, je les mène, je les conduis vers les cours d’eau par un droit chemin où ils ne trébucheront pas » ( Jér. 31,8 ). C’est l’histoire que vient de vivre Bartimée, et c’est également notre histoire si nous osons crier, nous aussi : « Rabbouni, que je retrouve la vue ». Finalement, ceux dont les yeux ont été ouverts, comme ceux de Bartimée, ont compris et comprennent que Jésus ne pouvait être et ne peut être que Dieu …

Aujourd’hui, comme au temps de Bartimée, Jésus serait tout autant présent aux catastrophes et aux drames de notre humanité. Les migrants, les victimes d’abus, l’incroyable folie des hommes, avec les guerres en Ukraine et au Proche Orient, nos propres histoires, nos aveuglements, les séparations, les deuils, les maladies …. Jésus « serait présent » et au fond c’est un acte de foi qui nous fait dire qu’il « est présent ». Parfois nous en doutons, et nous dirions plutôt : « S’il était Dieu, il ne laisserait pas faire tout cela … »

Et ce qui va se passer après la sortie de Jéricho est encore plus incroyable. En effet, par trois fois, Jésus vient de dire à ses disciples qu’il allait être rejeté, haï, qu’il allait mourir etc … Comment est-ce possible ? C’est pourtant bien notre foi : nous croyons en Jésus, un Sauveur, un Christ que nous représentons mort sur la croix …
Alors tout à coup les yeux des disciples s’ouvrent, comme ceux de Bartimée. Nous aussi nos yeux s’ouvrent : Jésus qui représente la vie, la paix et la joie doit passer par la souffrance et par la mort. Jésus est comme nous … Et tout change quand nous regardons Jésus sur la croix et tout ce que nous vivons prend sens, y compris la maladie, les conflits et les guerres, la mort … Tout cela en Jésus conduit à la vie.
Le passage vers la foi ne se fait pas du premier coup, de manière magique. Nous avons entendu que le récit de Bartimée commençait mal lorsque les gens le rabrouaient pour le faire taire. Il leur a fallu du temps pour comprendre que Jésus l’appelait lui aussi : « Confiance, lève-toi ; il t’appelle ».

Demandons à Dieu au cours de cette Eucharistie de nous ouvrir les yeux et le cœur comme il a ouvert les yeux et le cœur de Bartimée, et de nous apprendre à aimer. Amen

                                                    Jean-Jacques Guillemot sj et l’EAL Ignace de Loyola