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31ème dimanche du Temps Ordinaire

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31ème dimanche du Temps Ordinaire – année B – 3 novembre 2024 –

Lectures : Dt 6,2-6   Ps 17     He 7,23-28      Mc 12, 28b-34

Un petit mot pour bien entendre cette première lecture, tirée du livre du Deutéronome, au début de la Bible : « Tu craindras le Seigneur… » Craindre le Seigneur, ça ne veut pas dire : tu auras peur de Seigneur ! Ça veut dire tout le contraire : tu auras du respect pour le Seigneur, tu l’écouteras, tu l’aimeras ! Car Lui, depuis toujours il t’aime et il ne veut que ton bonheur !

                La deuxième lecture que l’on va entendre maintenant vient aussi de l’Ancien Testament, du livre d’Isaïe. Par son prophète, Dieu nous promet une consolation sans fin, et il prend l’image d’un festin fabuleux, avec des viandes grasses et des vins délicieux… A nous qui peinons et luttons sur cette terre, il est bon de nous entendre dire : tu es mon peuple bien aimé ! Je te sauverai !

                Cet Evangile rapporte la question d’un homme à Jésus, une question qui nous habite tous : « que faut-il faire pour être vraiment son disciple ? » Et jésus répond très simplement : aimer, aimer Dieu et aimer son prochain ! C’est le seul commandement qu’il nous donne, la seule recommandation qu’il nous fait si nous voulons trouver la paix et le bonheur, dans une juste relation à Dieu et aux autres.

                Aimer de tout son cœur, de toute son intelligence, de toute sa force, aimer comme on s’aime soi-même. Ce n’est pas facile tous les jours ! Il y a tellement d’éléments qui nous en détournent : la jalousie, l’indifférence, la vengeance, la paresse, le jugement… Jésus a résisté à toutes ces tentations, et pas seulement pendant quarante jours au désert, mais tout au long de sa vie, dans la confrontation aux romains, aux pharisiens, ou même à ses disciples prêts à l’abandonner… Il a montré que c’était possible. Tout Dieu qu’il était, il s’est fait homme, complètement homme, livré entre nos mains, espérant que nous écouterions ses paroles, que nous les comprendrions, que nous les mettrions en pratique…

                « Aime, et fais tout ce qui te plait », disait St Augustin… Je crois en effet que si l’amour est au cœur de notre vie, alors notre vie trouve tout son sens. Nous sommes faits pour aimer, pas pour haïr ou nous faire la guerre. Et je pense ici à tous ces hommes ou ces femmes qui ne connaissent peut-être pas Dieu mais qui sont proches de Lui par la façon dont ils luttent pour la justice, le respect des autres, l’égalité des chances… Nous, nous nous disons Chrétiens, mais sommes-nous véritablement ce que Dieu a voulu pour nous ? Certes la communauté chrétienne, la pratique religieuse, les Sacrements, sont de bons moyens pour nous remettre en question, nous convertir, retrouver l’essentiel, mais c’est en dehors de nos églises que tout se joue, dans notre relation aux autres, dans nos options politiques, sociales, éthiques… C’est la cohérence de notre foi et de nos façons de vivre qui font le chrétien, non pas la quantité de ses prières… C’est ce que nous apprend le Pape François quand il nous dit qu’il faut sortir de nos églises…

Alors ce matin souvenons-nous de ce que ceux qui nous ont précédés, de ce qu’ils nous ont permis de découvrir sur ce terrain-là. Souvenons-nous de ce qu’ils nous ont laissé de meilleur ! Souvenons-nous de ce que nous avons admiré en eux. Et maintenant qu’ils sont près de Dieu, qu’ils nous précèdent auprès de Lui, demandons-leur à eux aussi qu’ils nous apprennent à mieux aimer !

Georges Cottin, sj et l’équipe d’accueil des familles en deuil