Célébrations , Homélies et Méditations

32ème dimanche du Temps Ordinaire

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32ème dimanche du temps ordinaire – année C – 6 novembre 2022

Lectures :   2M7,1-2.9-14    Ps 16      2Tm 2,16 à 3,5          Lc 20,27-38

                Les textes de ce dimanche nous parlent de « résurrection des morts », de la vie au-delà de la mort. Il s’agit d’une question difficile et sur laquelle nous n’avons pas forcément des idées bien claires, ni des paroles très assurées, même si nous sommes des chrétiens convaincus.

     Face à la mort, celle de nos proches, la nôtre envisagée, comment ne pas entendre la question : et après ?

     Nous avons écouté en première lecture ce récit terrible, cruel : les sept frères et leur mère qui, l’un après l’autre, préfèrent mourir plutôt que de trahir Dieu. Or ce récit constitue, dans la Bible, l’une des premières traces de foi en la Résurrection. Un peu moins de deux cents ans avant Jésus Christ, des gens se font massacrer en parlant de « résurrection promise », de « résurrection pour une vie éternelle. » Ce terme de « résurrection » est un mot tout neuf.  Nous savons, depuis la sortie d’Egypte, que Dieu veut nous libérer de la mort. Mais il aura fallu du temps pour comprendre que la vérité de la résurrection concerne chacun d’entre nous. La révélation en sera donnée à Pâques. Nous sommes faits pour la vie, la vie a le dernier mot : c’est désormais le cœur de notre foi.

    Pas étonnant que l’on interroge Jésus : dis-nous ce qu’il en est de la vie après la mort.
Si on a été marié plusieurs fois, comment cela se passera-t-il après la mort ?
Peut-être pensons-nous : si on a été handicapé ou malade toute sa vie, qu’en sera-t-il après la
mort ?
En rester à ces questions, c’est imaginer l’au-delà à notre simple mesure. Jésus nous demande de croire que Dieu va transformer totalement notre vie. La vie de « ressuscité » n’aura rien à voir avec la vie actuelle. N’imaginons pas le ciel à partir de ce que nous vivons maintenant. C’est un ciel nouveau et une terre nouvelle que Jésus nous promet.

   Dans un instant, nous redirons ensemble que nous croyons « à la résurrection de la chair et à la vie éternelle. » La vie éternelle, avant tout elle est un don gratuit offert par Dieu à qui se tourne vers lui avec confiance. Seule la rencontre avec Celui qui est sainteté, amour et vie peut combler le cœur.
«  Tu nous a fait pour toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne demeure en toi ».

   Notre foi en la vie du monde à venir prend appui sur la fidélité de Dieu, de notre Dieu. Nous ne pouvons pas avoir été créés, voulus par Dieu et être abandonnés par Lui au moment de la mort.
Accueillons à nouveau ce que dit saint Paul : « ni la mort, ni la vie … rien ne pourra nous séparer de
l’amour de Dieu qui est en Jésus Christ notre Seigneur » (Romains 8,39).
C’est cette assurance qui mène à des témoignages étonnants de foi, – comme celui des Martyrs d’Israël. Mais ce n’est pas que du passé ! Combien de nos frères et sœurs chrétiens sont aujourd’hui témoins de la foi jusqu’à donner leur vie ?

   Notre espérance est fondée sur la résurrection du Christ. Depuis le jour de Pâques, les disciples de Jésus croient que Dieu leur offre la vie nouvelle dans laquelle son Fils est entré.
Nous ne savons pas comment cela se fera, mais nous croyons qu’un amour nous attend.

   La vie éternelle n’est pas pour plus tard : elle commence dès à présent. Jésus nous donne une définition de la vie éternelle quand il nous dit qu’elle consiste « à te connaitre. Toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ » (Jean 17, 3). Au fond, connaitre, c’est aimer !  La mort n’a pas de prise sur le Vivant, nous sommes entrainés vers l’éternité par le Christ ressuscité.

   « J’attends la Résurrection des morts ». Ces mots du Credo sont notre espérance. Soutenus par la prière des saints et de tous ceux qui nous ont précédés que nous avons fêtés mardi dernier, nous pouvons affirmer que notre Dieu est vraiment le Dieu des vivants.  « Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants ».

    Frères et sœurs, essayons d’être témoins de la foi en la résurrection, soutenus et inspirés par les paroles de saint Paul entendues en seconde lecture : « Que le Seigneur conduise nos cœurs dans l’amour de Dieu et l’endurance du Christ ». Amen.

 
Jean-Jacques Guillemot sj, avec l’équipe liturgique Marie Céline