3ème dimanche de Pâques – 14 avril –
3ème dimanche de Pâques – année B – 14 avril 2024
Lectures : Ac 3,13-15.17_19 Ps 4 1 Jn 2,1-5a Lc 24,35-48
Homélie
« Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire ». La joie pascale, ça met du temps à passer à la foi. L’Ami avait dit : « tout est accompli ». J’avais compris : « tout est cuit ». Et il semble que non. La Bonne Nouvelle de Pâques, « il fallait que le Christ souffre, qu’il soit tué, et que le 3ème jour il ressuscite », c’est celle à quoi nous résistons le plus. Quelqu’un que j’ai cru reconnaître Dieu, qui se laisse mépriser, torturer, tuer, euh ! Il ne nous a pas débarrassé des violents et des grands, zut ! Et qu’il ressuscite, les douze l’ont entendu 3 fois, ils n’ont jamais compris. L’incompréhension, l’oubli, le déni, c’est une manière de ne pas entendre une Vérité. S’il ressuscite, je ne peux plus jouer à me plaindre de « mon petit Jésus qu’on nous a enlevés » ni à lancer des salves contre ces tueurs injustes ! Entendre autre chose, zut alors ! Je n’ai pas tout reçu de Lui. Il m’appelle à recevoir l’Esprit qui l’animait, conversion sans fin. Cette conversion qu’ouvre le Ressuscité est de devenir témoins. Nous le serons quand « Christ venu, né, crucifié, et le 3ème jour ressuscité » sera pour nous Bonne Nouvelle. La Bonne Nouvelle à laquelle je résistais sans le voir, c’est que à Pâques « tout est vraiment accompli ». Alors il nous est donné de sortir du péché qui veut capter Dieu, comme si nous étions seuls maîtres de tout. Nous devenons des êtres vivants, ouverts au souffle de l’Esprit qui anime le Fils de Dieu, nous trouvons des frères et sœurs du Ressuscité. Un peu comme Pierre, témoin étonnant devant le peuple et les chefs juifs.
Qu’est-ce qui fait que l’étincelle de Pâques surgit et réveille l’un ou l’autre ? Les disciples d’Emmaüs me font penser aux lycéens de l’aumônerie. La fraction du pain leur parle plus que le long caté qu’on leur fait ! Un bon repas partagé entre amis, ça oui, ça passe, comme une fraction du pain unique, le récit d’un bénévole parti un an chez les MEP aux Philippines, ça oui. A Gramat et Rocamadour, où j’étais avec des Terminales de Tivoli en « retraite-relecture-détente », j’ai été touché que des non ou peu chrétiens aient choisi de venir, dans un partage simple et vrai. Comme quoi l’Esprit du Ressuscité opère dans l’épaisseur de notre monde, et aujourd’hui des adultes frappent à la porte et demandent le baptême. « Tout est accompli, rien n’est foutu » …
Olivier de Framond sj