3ème dimanche de Pâques
Dimanche 18 avril 2021 – 3ème dimanche de Pâques – Année B
Lectures : Ac 3,13-15.17-19 Ps 4 1 Jn 2,1-5a Lc 24,35-48
Cliquer ici pour regarder en direct ou en replay la célébration
HOMÉLIE
C’est bien la suite du récit des disciples d’Emmaüs et Jésus vient confirmer deux éléments fondamentaux de notre expérience de croyants.
- Traverser nos doutes pour rencontrer le ressuscité comme un vivant. C’est normal d’avoir des doutes parce que nos mentalités, nos cultures, les ruses de « l’ennemi de la nature humaine » viennent obscurcir une confiance simple et joyeuse avec Jésus ressuscité comme l’évangéliste Jean aime la présenter… Chez Luc, qui s’adresse à des personnes qui sont de culture gréco-romaine et qui croient à « l’immortalité de l’âme», la frayeur et la crainte des disciples leur font penser que Jésus n’est qu’un esprit : il montre alors ses mains et ses pieds qui permettent de constater que le ressuscité est bien celui qui a été crucifié, en chair et en os. « C’est bien moi ! » renvoie aussi bien à Moïse devant le buisson ardent où Dieu lui donne de croire à son nom : « Je suis celui qui suis »… ou à Joseph qui se faire reconnaître par ses frères en Égypte… Jésus se laisse toucher avec son corps et demande de la nourriture qu’il mange devant eux et avec eux. Nos doutes font partie de notre chemin de foi, de notre chemin d’alliance… Jésus prend appui sur nos questions pour nous faire faire un pas de plus vers la joie de la rencontre du ressuscité… Peut-être qu’aujourd’hui, il nous rejoint en nous assurant que nous ne sommes pas seuls devant la mort, mais que les équipes de soignants et de bénévoles assurent un relai de fraternité à l’hôpital ou dans les Epadh que les familles sont empêchées d’avoir. N’ayons pas peur, quel que soit notre âge et nos vies compliquées, il ne nous laisse pas seul… Il nous aime avec tout ce que nous sommes aujourd’hui pour nous permettre d’avancer.
- Grandir dans l’intelligence des Écritures: Comme pour les disciples d’Emmaüs, Jésus prend le temps de relire avec ses disciples les Écritures et les aider à faire le passage entre la tête et le cœur : faire mémoire de l’expérience du peuple de Dieu avec Moïse, les prophètes et les Psaumes…C’est ce que nous faisons chaque fois que nous allons à la messe ou que nous prenons le temps de lire les textes que la liturgie de l’Église nous propose… Jésus, à la suite d’Abraham, le père des croyants juifs, chrétiens ou musulmans en plein Ramadan, à la suite de Moïse et des 10 commandements, à la suite de Jérémie et de l’exil à Babylone, Jésus se fait proche de chacun de nous, porte avec nous le poids des jours comme si nous étions attelés ensemble sous le même joug et que nous marchions au même pas. Jésus vient nous prendre par la main, nous pardonne même l’impardonnable, nous remet debout quel que soit l’état de notre corps, nous redonne des frères et sœurs à aimer en confiance… Voilà ce dont nous sommes témoins quand nous lisons ensemble les Écritures.
Alors, nous sommes invités ce matin à faire un pas de plus dans ces deux domaines en traversant nos doutes et en ayant une meilleure intelligence des Écritures. Saint Ignace nous donne un petit moyen sur ce chemin : la prière d’alliance.
Claude Charvet sj
La prière d’alliance
Je me tourne d’abord vers le Seigneur et lui demande sa lumière.
Puis je fais mémoire de ma journée de la façon suivante :
« Merci » – Au coeur d’une alliance.
Je me souviens de l’espérance, de la joie, de l’amour,
de la paix reçus ou donnés, mais aussi des peines et
des blessures éprouvées. C’est là que je découvre le
Seigneur vivant, à mes côtés comme un ami. A travers
des signes, des rencontres, des évènements il m’appelle
au bonheur. Je le remercie pour cette vie reçue.
« Pardon » – Une alliance défigurée.
Ma journée est aussi faite de moments où je me suis
coupé du Seigneur ou des autres, en me repliant sur
moi-même, par manque d’amour, par égoïsme, par
jalousie… J’ai peut-être blessé des personnes. Dans la
confiance je dépose cela devant le Seigneur dont l’amour
est plus grand que mon péché et je demande pardon.
« S’il te plaît » – Vers une alliance plus forte.
Enfin, je me tourne résolument vers demain. J’offre ce que
sera l’avenir et j’exprime mes désirs profonds. Je remets au
Seigneur les personnes que je vais croiser, mon travail, les
différentes situations que j’aurai à vivre. Je lui demande son aide.
Je termine ma prière avec le « Notre Père ».
Inspirée des Exercices Spirituels de saint Ignace de Loyola, la prière d’alliance trouve naturellement sa place en fin de journée, en y consacrant 5 ou 10 minutes .
Nous arrivons en fin de notre célébration… et nous pouvons approfondir cette semaine l’interpellation des textes reçus ce jour…
Nous avons vécu ces dernières semaines un chemin d’Alliance, à l’école des grands témoins de l’ancien testament, leurs noms sont toujours là sur le mur qui mène à la vierge… alliance que Dieu renouvelle en son fils, mort parce qu’il nous a aimé jusqu’au bout et dont le Père a manifesté, dans sa résurrection, que cet amour-là est plus fort que la mort.
Alors nous pouvons dire merci… merci de cette offre d’amour de Dieu Père, de Dieu Fils qui se fait notre défenseur comme nous l’avons entendu aujourd’hui, qui vient de s’offrir à nous ici dans son eucharistie…
Les textes nous disent aussi son pardon pour toutes les fois où nous nous détournons de lui, ô, plus ou moins consciemment, par ignorance, par aveuglement nous aussi comme au temps de Jésus… oui vraiment, pardon Seigneur de ces désertions qui te mettent à mal,
Et parce que nous avons confiance en toi, Seigneur, s’il te plaît, rejoins-nous dans nos enfermements comme tu l’as fait pour les disciples, éclaire les écritures pour nous, accompagne notre conversion que nous soyons témoins comme tu nous le demandes…
Merci, pardon, s’il te plaît… une façon de prier toute simple, en demandant à Dieu son regard sur les textes du jour ou sur ce qui fait nos vies, parce que prier ainsi fait chemin d’alliance…
Nous vous proposons d’expérimenter cela… et vous offrons pour vous y aider cette petite carte que vous recevrez en sortie de messe…