6ème dimanche du Temps ordinaire – année C – 16 février 2025
6ème dimanche du Temps ordinaire – année C – 16 février 2025
Lectures : Jr 17, 5-8 Ps 1 1 Co 15, 12.16-20 Lc 6, 17.20-26
Beaucoup de maîtres spirituels, de théologiens, de biblistes, ont vu dans ce texte des Béatitudes quelque chose de central dans les Evangiles. Jésus proclame bien heureux les pauvres, ceux qui ont faim, ceux qui pleurent, ceux qui sont désespérés ! Tout simplement parce qu’ils ont faim et soif de quelque chose ! Alors que les repus, eux, n’ont soif de rien !
Il me semble que nous est posée là une question super importante : de quoi ai-je le désir ? Qu’est-ce qui me manque pour être pleinement heureux ? Qu’est-ce que Jésus est venu éveiller en moi ? Nommer ses pauvretés, dire à Dieu sa fragilité, implorer son aide, c’est entrer dans une relation vraie avec Dieu… C’est ce qu’a fait la pauvre femme atteinte de perte de sang en s’approchant discrètement de Jésus pour toucher son manteau. C’était l’évangile d’il y a quinze jours. Et Dimanche dernier nous entendions Pierre se jeter aux pieds de Jésus : « Eloigne-toi de moi, Seigneur, car je ne suis qu’un homme pêcheur ! »
Mais à qui Jésus s’adresse-t-il quand il proclame : « heureux les pauvres… heureux ceux qui pleurent ? » Peut-on dire à une mère qui vient de perdre son enfant : « heureuse es-tu ! » Ou à quelqu’un qui a faim : « tu es heureux… demain tu mangeras ! » Ne perdons pas de vue, Saint Luc le dit très clairement, que Jésus s’adresse à ses disciples, à eux, en leur montrant simplement la foule un peu plus loin, une foule d’estropiés, d’aveugles, de lépreux, ou de chercheurs de sens… et en leur disant : eux ils sont heureux parce qu’ils sont venus chercher quelque chose auprès de moi !
Et puis n’oublions pas que ce petit mot « heureux » est en fait en hébreux une injonction, un encouragement, à faire avec, à donner du sens. Chouraqui dans sa traduction littérale de la Bible le traduit par « en avant ! »
Alors nous pouvons nous poser la question : qu’est-ce que nous sommes venus chercher ici ce matin ? Quel est notre besoin ? Que voudrions-nous que le Seigneur fasse pour nous ?
Je vous propose de rester en silence trois minutes avec cette question : qu’est-ce que je suis venu chercher ? Pour la murmurer dans mon cœur !
Et puis qu’ensuite, pendant cinq petites minutes, nous osions le partager avec notre voisin ou notre voisine, très simplement, en osant dire ce qui me manque, ce qui me fait souffrir ! En parlant à celui ou à celle qui est près de nous, c’est un peu à Dieu que nous parlons… Et Dieu entend, nous entend !
Georges Cottin, avec l’équipe liturgique Saint François