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Fête de l’Assomption de la Vierge Marie

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Assomption de la Vierge Marie – année B – 15 août 2024 –

Lectures :  Ap 11,19a;2,1-6a.10ab    Ps 44     1Co 15,20-27a        Lc 1,39-56

Homélie

Si l’on devait choisir un mot pour définir cette fête de l’Assomption de la Vierge Marie, nous prendrions le mot joie. La liturgie de la Parole de ce jour, de la première lecture à l’évangile, a comme toile de fond cette joie qui est la présence même de Dieu et de sa fidélité vis-à-vis de ceux qui osent lui faire confiance .

Tout d’abord, nous retenons la joie de la foi. Oui, croire n’est pas quelque chose de triste ni d’austère. La foi nous donne de vivre dans une certaine joie qui n’est, en aucun cas, une fuite de la réalité, ni quelque chose d’austère. Croire, c’est l’expression de la confiance que nous avons en un Dieu qui nous accompagne, en un Dieu qui nous écoute, sans céder à nos caprices. La joie de la foi c’est de voir ce qui nous entoure, le réel, – malgré parfois la laideur ambiante – avec un regard d’espérance.
Etre en capacité d’attendre ! Nous avons alors une deuxième sorte de joie : la joie de l’attente.  Dans un monde qui va bien souvent trop vite, la Parole de Dieu vient nous rappeler qu’il y a une certaine joie à attendre. Attendre l’arrivée de quelqu’un que nous aimons, attendre une bonne nouvelle, attendre l’accomplissement d’une promesse. C’est précisément cette joie là qui a porté la Vierge Marie. Car elle savait que Dieu est fidèle et que sa promesse s’accomplirait. Elle savait que si certaines choses la dépassaient, faire confiance c’est aussi savoir attendre ! Et cette attente conduit à une autre sorte de joie : la joie de la rencontre.

La rencontre qui nous est rapportée dans l’évangile de Luc, entre Marie et Elisabeth, est la rencontre de deux croyantes qui attendent que Dieu se manifeste dans leurs vies et dans leurs histoires. Et la manière choisie par Dieu est la plus bouleversante qui soit : en effet Dieu s’est manifesté dans un petit enfant. Celui que Marie a porté dans son sein, celui qui est devenu un homme parmi les hommes pour élever les hommes jusqu’à Dieu. La joie de la rencontre entre Marie et son fils Jésus. Et la joie de la rencontre entre Jésus et chacun de nous !

L’assomption de Marie c’est l’accomplissement ultime de la promesse et la manifestation de la fidélité de Dieu. Cette fidélité qui « s’étend d’âge en âge » car le Seigneur se penche sur chacun de ceux qui osent lui donner une place ; le Seigneur vient à la rencontre de ceux qui osent lui donner une chance.

Alors demandons-nous ? Pourquoi sommes-nous venus ici ce matin ? Qui sommes-nous venus rencontrer ? Quelle joie anime nos cœurs même si parfois nos vies sont compliquées ? Osons dire à Dieu nos prières, nos cris , nos silences. Croire c’est se dire que là où je ne peux plus, Dieu, Lui, il peut encore ! Souvent il nous arrive de poser des gestes de doute, nous avons une grande facilité à remettre les choses en question … Alors décidons de poser aujourd’hui un acte de foi. Décidons de voir la vie comme un don que nous avons reçu- appelé que nous sommes à quelque chose de beaucoup plus grand, de beaucoup plus beau, appelé à l’espérance – et une espérance transformatrice pour entrer davantage dans la joie de la foi, la joie de l’attente, la joie de la rencontre, – et découvrir la joie de la fidélité de Dieu.  Amen.

 Jean-Jacques Guillemot sj