Messe de la nuit de Noël
Messe de la nuit de Noël – année C – 24 décembre 2024 –
Lectures : Is 9, 1-6 Ps 95 Tt 2, 11-14 Lc 2, 1-14
Je m’adresse à vous, les enfants, mais ce n’est pas défendu aux grandes personnes d’écouter elles aussi !
Cette nuit, Dieu s’est fait petit enfant, comme l’un d’entre vous, et on l’a appelé Jésus… Il est le fils de Dieu, le Tout Puissant, le créateur du Ciel et de la terre, et pourtant il est là, tout petit, apprenant à vivre, à marcher, à parler à obéir, à prier… Il est Dieu, complètement Dieu, et en même temps il est Homme, complètement Homme, comme l’un d’entre vous !
J’imagine Jésus sur les genoux de Joseph ou dans les bras de sa maman Marie, et leur posant tout plein de questions : par exemple pourquoi la guerre, pourquoi les soldats romains, pourquoi les catastrophes, pourquoi l’injustice, pourquoi la mort ? Et Joseph ou Marie lui expliquant patiemment toutes choses…
J’imagine aussi Jésus devenu un peu plus grand et découvrant peu à peu ce pour quoi Dieu l’a envoyé sur terre, son rôle, sa mission, et s’y préparant soigneusement, pendant trente années, en lisant la Bible, en s’adressant dans sa prière à son Père du Ciel, en voyant tout autour de lui le meilleur et le pire, des gens qui s’aiment, qui partagent, qui prient, et d’autres qui souffrent, qui ont faim, qui sont malades ou possédés…
J’imagine Jésus tenté de fuir, tenté d’échapper à sa mission, de se recroqueviller sur Nazareth, sur Marie et Joseph qui l’aiment tant, sur sa tranquillité… et en même temps impatient d’annoncer partout la bonne nouvelle : Dieu vous aime tous, Dieu veut vous sauver !
Mais pour l’instant, cette nuit de décembre, il vient de naître, dans une écurie, près de Jérusalem. Son père et sa mère avaient été obligés de se déplacer pour un recensement commandé par les Romains, mais personne n’avait voulu les accueillir ! Toutes les portes étaient restées fermées, et ils n’avaient trouvé que cette étable pour que Marie puisse accoucher !
Marie et Joseph savaient bien que cet enfant était exceptionnel et je pense qu’ils devaient ressentir une grande honte à le recevoir si mal. Mais ce sentiment était vite effacé par la joie de la naissance : Il est vivant ! Il est parmi nous ! Dieu est là ! Ils ont du mal à tout comprendre, à tout retenir… le premier sourire de l’enfant, ses petits bras tendus vers nous, son éveil à la vie, les bergers qui accourent, les étoiles qui dansent…
Cette joie, elle est la nôtre ce soir. Que nous soyons seuls ou en famille, malades ou bien portants, riches ou pauvres, Dieu vient parmi nous, chez nous, auprès de nous…
La semaine dernière, j’avais posé aux enfants du caté la question suivante : si Jésus venait sur terre aujourd’hui, où est-ce qu’il naitrait ? J’espérais que quelqu’un réponde : à Gaza, ou en Ukraine, ou sous une tente de réfugié… Une petite fille a répondu : « chez moi ! » J’ai trouvé cette réponse lumineuse ! Dieu vient chez nous, où que nous soyons !
Alors j’invite les enfants à se saisir chacun d’une petite lumière, à suivre ………. qui tient l’enfant Jésus dans ses bras jusqu’à la crêche en chantant : il est né le divin enfant, et ensuite à déposer leur lumière au pied de l’autel avant de regagner leur place auprès de leurs parents.
Georges Cottin, sj