Célébrations , Homélies et Méditations

Toussaint, fête de l’espérance

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Fête de la Toussaint- année B – 1er novembre 2024 –

Lectures : Ap 7,2-4.9-14    Ps 23     1 Jn 3,1-3      Mt 5,1-12a

Homélie

Heureux les pauvres de cœur, mais qu’appelle-t-il les pauvres de cœur ? C’est « ceux-là » qui viennent de la grande épreuve. Ils ont traversé la condition humaine. On ne les remarque pas, ils ne font pas de bruit. L’espérance est leur guide. Ce sont les premiers vulnérables aux grands qui font peser leur pouvoir. Heureux, ils le sont car le Royaume des Cieux est à eux. Au présent, pas au futur, cette béatitude est à l’œuvre, pour qui contemple le monde avec les yeux de Dieu. Un Père prodigue les engendre. Ils sont enfants de Dieu dès maintenant. Le voyons-nous ?

Il n’y a que Dieu pour être vraiment humain ! Une différence avec moi, c’est que Dieu choisit la condition humaine jusqu’au bout. Moi je m’arrête et peste parfois : « saleté de condition humaine ! », je vois d’abord le matin, et le soir c’est la fin. Dieu voit de façon inverse : « il y eut un soir, il y eut un matin ». La nuit que je vois comme un terminus, pour Dieu annonce le jour. Une naissance me réjouit, une mort m’attriste, alors qu’en Dieu, de la nuit naît le Matin de Pâques, le jour du Ressuscité. Il y eut un soir, il y eut un matin ! C’est l’Espérance.

Et l’Espérance ne trompe pas. J’ai lu d’ailleurs que la Toussaint s’est d’abord célébrée au temps pascal de l’espérance, en mai. La foule des saints choisit, même obscurément, l’Agneau qui conduit à la Joie. Elle se reçoit de Lui, pèlerins d’Espérance. Pauvres de cœur, ils ont mené le bon combat. Avec eux, sur toute la terre, c’est une immense action de grâce que nous exprimons aujourd’hui, pour Dieu à l’œuvre en eux. Ils ont blanchi leur habit au sang de l’Agneau : ils ont reconnu en lui la joie d’être sauvés ! Sauvés de quoi ? d’un regard qui ne voit pas ! Voir Dieu tel qu’il est, en enfants de Dieu, là se découvre la joie des baptisés renouvelés. Leur combat n’est pas comme les combats des humains entre eux. C’est un combat invisible, persévérant, qui ancre les chemins dans le « Amen » de la traversée de la grande épreuve. Oui, amen, l’Agneau qui offre Dieu sur terre, voici notre chemin. Les cœurs purs se réjouissent que Dieu est Dieu. Une brebis perdue et retrouvée, une nuit qui devient lumière, voici leur joie !