Veillée et jour de Noël
Veillée de Noël – année B – 24 décembre 2023
Lectures : Is 9, 1-6 Ps 95 Tt 2, 11-14 Lc 2,1-14
L’Évangile de Luc qui relate les événements de cette nuit pas comme les autres est marqué par le signe de la docilité.
Docilité aux événements : Joseph est contraint par l’obligation du recensement d’entreprendre ce long voyage à pied, de Nazareth à Bethléem avec Marie sur le point d’accoucher.
Docilité spirituelle : il ne sait pas bien où cela va les conduire mais il se sait entre les mains de Dieu.
Ceci nous rejoint profondément : les événements mondiaux, les tragédies, les conflits laissent planer une immense incertitude sur l’avenir de notre planète… Même l’Église voulue par Dieu est secouée dans tous les sens par des scandales, des rivalités, des divisions… Nous éprouvons dans notre chair les mêmes inquiétudes éprouvées par Marie et Joseph.
Et pourtant Noël est là, un Sauveur nous est né, le Christ nous est donné ! Il s’agit pour nous, chrétiens, de l’accueillir, de croire que tout demeure possible, de refuser la tristesse et le découragement pour l’installer à la première place dans nos vies, comme l’ont fait le charpentier de Nazareth et son épouse ! L’Histoire leur a donné raison, mais tout est à refaire sans cesse.
Il s’agit pour nous aujourd’hui de renouveler notre foi dans ce salut promis par Dieu. Il s’agit de garder confiance, et d’abord de nous réjouir ! Noël, c’est la fête de l’espérance retrouvée ! « Le Seigneur soit avec nous » ! On le dit sans cesse tout au long de l’Eucharistie, et on répète parfois un peu mécaniquement : « et avec votre esprit ! » Et pourtant c’est vrai qu’il est avec nous, silencieux certes, mais bien présent, et agissant. Il suscite des vocations, il appelle des hommes et des femmes à lutter pour la justice et la paix, il suscité des énergies nouvelles, il veille sur son troupeau, sur ses brebis, et aucune ne se perd à ses yeux.
Je souhaite et je vous souhaite de vivre cette fête dans une joie immense, en laissant provisoirement de côté nos soucis et nos peines, d’accueillir ce nouveau-né que les enfants de NDA vont déposer maintenant dans la Crèche après lui avoir fait une haie d’honneur avec leurs petits lumignons. C’est la fête de l’amour de Dieu pour l’humanité ! C’est notre vraie et notre seule source d’espérance !
Georges Cottin sj
Homélie pour le 25-XII-2023
Chers amis, nous avons entendu en seconde lecture le début de la lettre aux Hébreux : Dieu a parlé de bien des manières à nos pères. Mais en ces jours où nous sommes, il nous a parlé par son Fils.
Nous célébrons ce matin la manière dont Dieu s’y est pris pour parler à notre cœur. . C’est Dieu lui-même qui vient nous rejoindre : le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous ….C’est Dieu lui-même qui vient à nous dans cet enfant de la crèche . Un enfant en qui se révèle cet amour inimaginable d’un Dieu qui vient partager notre humanité jusqu’au bout, dans ses épreuves et dans ses joies.
Dieu vient nous manifester ce que nous sommes à ses yeux : tous, infiniment précieux ; tous, désirables … qui que nous soyons, … au-delà de nos contradictions. Ce ne sont pas nos ténèbres intérieures qui auraient pu l’arrêter. Nous sommes ces hommes, ces femmes, ces enfants que Dieu aime et pour qui il vient ouvrir les chemins d’une nouvelle naissance ….
Il est venu de nuit et il continue à venir de nuit. Il vient dans les nuits de la guerre et des frayeurs qu’elle répand. Dans les détresses et l’inquiétude face à l’avenir … Il vient se faire proche de nos doutes, et des chemins tortueux que parfois nous prenons …
Si Dieu rejoint nos fragilités, il n’est pas pour autant sans force ni sans puissance. Nous avons tous constaté qu’il y a dans un tout-petit comme une force insoupçonnée . Et si sa mère le dépose dans nos bras nous en perdons nos moyens. Monte en nous alors une tendresse émerveillée. La force de cet enfant de la crèche, c’est de réveiller en nous le meilleur de nous-mêmes
L’évangile de Jean nous a parlé de tous ceux qui l’ont reçu. Leur vie en a été transformée, comme la venue d’un tout- petit peut transformer bien des choses. Voilà qu’il nous tire de toutes ses forces du côté de la vie. Voilà que c’est lui qui nous prend par la main et nous relance du côté de la confiance, de l’espérance. Il ressuscite en nous le goût de se donner, de prendre soin de lui, de prendre soin des autres.
Dieu qui vient comme un enfant. Comme une invitation. Sans s’imposer. Sans mettre de conditions à son amour. Il nous demande ce qu’on n’avait sans doute jamais imaginé de la part d’un Dieu … Il nous demande de prendre soin de lui, de prendre soin de sa Parole … Et il demandera plus tard de prendre soin des plus petits , de tous ceux en qui ils voient des enfants de Dieu, qu’ils soient rois ou bergers ! Prendre soin aussi de ce monde et de cette terre venus par lui à l’existence. Amen.
Jean-Jacques Guillemot sj