Vendredi Saint
Homélie
La lecture de la Passion se suffit à elle-même et défie tout commentaire. La seule parole humaine qui soit à la hauteur de ce récit est l’hymne ancienne reprise dans la lettre de saint Paul aux chrétiens de la ville d’Ephèse :
Le Christ Jésus de condition divine
Ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu
Mais il s’anéantit lui-même en prenant la condition d’esclave
C’est pourquoi Dieu l’a exalté et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom
Afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse au ciel, sur terre, et aux enfers
Et que toute langue proclame « Jésus Christ est Seigneur à la gloire de Dieu le Père »
Ou alors se tourner vers Bach, Monteverdi ou Messiaen
Stabat Mater dolorosa
Au pied de la croix se tenait la mère des douleurs…
Aujourd’hui je vous propose de prendre silencieusement l’attitude que recommande Saint Ignace de Loyola dans les Exercices Spirituels :
Imaginant le Christ notre Seigneur devant moi, placé sur la croix, lui demander dans un colloque comment, lui, le Créateur il en est venu à se faire homme ; et comment de la vie éternelle, il en est venu à la mort temporelle, et à mourir ainsi pour mes péchés. Me regarder également moi-même : ce que j’ai fait pour le Christ, ce que je fais pour le Christ, ce que je dois faire pour le Christ. Enfin, le voyant dans cet état, ainsi suspendu à la croix, parcourir ce qui s’offre à moi.
Christian Haury sj