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3ème dimanche de Carême

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Dimanche 7 mars 2021 – 3ème dimanche de Carême — Année B

Lectures  : Ex 20,1-17        Ps 18          1 Co 1, 22-25                 Jn 2,13-25

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Introduction :

Chers frères et sœurs, nous sommes au troisième dimanche du carême. Comme vous le savez, le thème principal que nous avons choisi tout au long de ce carême c’est « sur les chemins de l’alliance ». Après Noé et Abraham, aujourd’hui, c’est Moïse, qui est le personnage de l’Alliance. Les dix commandements que Moïse reçoit de Dieu mettent en relief notre relation envers Dieu et envers notre prochain. Au début de cette eucharistie, examinons nos cœurs et demandons-nous : quel est l’état de ma vie spirituelle et de ma vie relationnelle avec les autres ? Si nous nous sommes éloignés de Dieu et des autres, demandons le pardon et la grâce pour rétablir et renforcer notre relation avec Dieu et les autres.

Homélie :

La loi pour vivre en liberté

Dans notre première lecture, nous avons vu que Dieu a donné la Loi à Moïse pour son peuple Israël. Cette loi, qui est le cœur de la Loi israélite, on la nomme par plusieurs mots : « les dix paroles, le décalogue en grec ou les dix commandements ». A travers ces paroles, Dieu entre en alliance avec son peuple. Dieu souhaite entretenir, améliorer, enrichir sa relation avec son peuple. Remarquons surtout le début de la première lecture, où Dieu dit à Moïse, « Je suis le Seigneur ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison d’esclavage » (Ex 20,2). Dieu a d’abord fait sortir son peuple d’esclavage, de la servitude. Autrement dit, Dieu a d’abord libéré son peuple et ensuite seulement il lui a donné la loi. Et c’est le même Seigneur qui libère le peuple et qui lui donne des lois à observer. La loi que Dieu offre à Israël peut sembler un code de commandements qui empêchent le peuple de vivre comme il le souhaitait. Est-ce que c’est ça l’intention de Dieu ? Bien sûr que non. Alors quel est le but de la loi ? Le but est que si le peuple observe bien les commandements, il ne va pas retomber dans la servitude. Si nous respectons le feu rouge, c’est pareil, nous ne serons pas écrasés par les voitures. La loi est là pour nous protéger.
Souvent la loi est comprise comme un fardeau. Les impératifs et interdictions de la loi peuvent être vécus comme une contrainte. Mais tout en étant une loi, les dix commandements sont un don de Dieu qui favorise la liberté du peuple au fil des siècles. Ils sont un don de Dieu dans le cadre de l’Alliance pour guider son peuple sur un chemin de liberté, de paix, de bonheur et de vie.

Entretenir et enrichir la relation avec Dieu et avec les autres

La loi, de fait, a été donnée pour renforcer notre relation avec Dieu et organiser notre vie sociale et religieuse. Le mot « relation » mérite notre attention parce que les dix commandements soulignent notre relation avec Dieu et avec les autres. Des relations justes commencent par l’attention à la parole de Dieu qui nous enseigne comment nous relier à lui et comment traiter les autres. Les trois premiers commandements montrent les aspects essentiels de la relation entre Dieu et son peuple. Ils sont comme la dimension « verticale » de l’alliance. Alors que les sept autres qui parlent des relations entre les membres du peuple sont comme la dimension horizontale de l’alliance.

En disant, « Tu n’auras pas d’autres dieux en face de moi. Tu ne feras aucune idole, aucune image … » (Ex 20, 3-4), Dieu demande à son peuple de ne pas être de nouveau esclave des idoles et des images. Car une idole est quelque chose qui nous accapare au point de faire de nous ses esclaves. Ce peut être l’argent, la dépendance des drogues, de la télévision, d’internet etc. Si notre vie intérieure est encombrée par plusieurs idoles et images, le carême est le meilleur moment pour examiner nos cœurs et pour rétablir notre relation avec Dieu.

Quant à notre relation aux autres, il va sans dire qu’une bonne relation implique de faire un effort réel. Bien souvent, dans une famille ou dans une communauté religieuse, la relation entre les personnes n’est pas facile. Un jeune saint jésuite belge, Jean Berchmans disait : « la pénitence la plus grande pour moi, c’est la vie communautaire ». Il est naturel et facile de se lier avec des personnes qui nous ressemblent. De telles relations ne réclament aucun effort. Par contre, il y a beaucoup de blessures, de jalousies, de querelles dans nos familles à cause d’un manque de respect, de bonté, de pardon etc.

Paul dit que nos communautés sont souvent minées par des divisions, des dissensions et rivalités. Pour en sortir, il nous montre la croix comme symbole d’unité. En ce temps de carême, nous pouvons également nous demander comment nous nous comportons les uns envers les autres, quel est notre regard et notre attitude à l’égard des autres. Paul souligne que le Christ est la plénitude de la loi et de la sagesse de Dieu. Ainsi, quiconque l’accueille sera rempli de sagesse et marchera jamais dans l’ignorance. Au lieu de nous appuyer sur notre propre sagesse, demandons la sagesse divine pour faire face aux problèmes relationnels dans notre vie.

Enfin, dans l’évangile, nous voyons que Jésus chasse les vendeurs du temple. C’est un geste prophétique. Cette colère et réaction violente de Jésus montrent son grand désir de restaurer une relation juste entre Dieu et son peuple. Autrement dit, une relation qui ne soit pas faussée par des pratiques superficielles ni affectée par la cupidité et les préoccupations commerciales. De même que temple est la maison de Dieu, de même, comme le dit Paul, nous sommes tous temple de Dieu, de son esprit (1 cor 6, 19-20 ; 2 Cor 6, 16). Quel est l’état de notre maison intérieure ? Le carême est un temps pour nous nettoyer, nous purifier nous-mêmes, temples vivants de Dieu en recevant la grâce et l’aide du Christ.

Chers frères et sœurs, demandons la grâce d’enrichir, d’améliorer notre relation à la fois avec Dieu et avec nos prochains en respectant sa loi, en acceptant sa sagesse et en le laissant purifier nos cœurs. Amen

Ashok BODHANA s.j.