3ème dimanche de Pâques
3ème dimanche de Pâques – année A- 23 avril 2023
Lectures : Ac 2,14.22b-33 Ps15 1 P 1,17-21 Lc 24, 13-35
« …Et il marchait avec eux …
Dans ce récit si bien connu, nous remarquons l’importance de la route et de la marche, lente ou rapide, dans la tristesse ou bien avec le cœur brûlant …Manière de nous rappeler que notre foi en Jésus-Christ n’est pas une affaire réglée une fois pour toutes, mais bien un chemin, avec des hauts et des bas, des rencontres heureuses, des embûches, des sorties de route et des retours …
Nous avons affaire ici à une page d’évangile pleine de vie, de mouvement et de fraîcheur. Un récit qui nous est familier : nous y retrouvons les deux tables où dimanche après dimanche nous allons nourrir et renouveler nos vies de foi dans la rencontre du Seigneur.
. la table de la Parole où le Christ lui-même partage les Écritures
. la table de la bénédiction sur le Pain, puis de sa fraction en vue du partage.
Avec le signe de la communauté : l’assemblée des frères et des sœurs .
Aux dernières heures de ce premier jour de la semaine, – Jour de la Résurrection – voici deux disciples qui s’en retournent, tout tristes. Ils se traînent sur le chemin, évoquant ce qui s’est passé … et très mal passé : « Ils l’ont crucifié ! ».
L’un de ces disciples s’appelle Cléophas, et l’autre n’a pas de nom pour permettre à chacun de nous de se mettre à sa place. Ces deux-là – nous tous certains jours – Jésus les rejoint. Il marche avec eux, suscite l’expression de leur douleur, de leur désespoir et de leurs questions. Il va les sortir de la désespérance mais il le fait avec sa discrétion habituelle, faite de respect pour la liberté de chacun d’entre nous. Rappelons-nous que dans sa vie publique avant d’enseigner et de dire une parole d’autorité, Jésus prenait le temps de questionner. Il aimait interroger.
Ici aussi il questionne. « De quoi discutez-vous en marchant ? » Puis il écoute un peu longuement les deux hommes redire leur découragement mais aussi leur espérance trop humaine et leur foi un peu naïve : « Nous, nous espérions … » L’inconnu écoute, un peu comme ceux et celles qui sont amenés à encourager et à aider les autres sur un chemin de vie. Ensuite Jésus intervient et chemin faisant leur explique les Écritures. Ils n’ont pas vu le temps passer si bien que le soir tombe à l’entrée du village. Le Seigneur éclaire et rehausse leur foi en soufflant sur les braises des Écritures avec en son centre la figure du Serviteur, souffrant avant d’être glorieux. « Ne fallait-il pas … » Au fur et à mesure, leurs cœurs se réchauffent, accueillent la lumière, la vie à sa source, la parole juste qui jamais ne se dédit. Ils reprennent vie peu à peu.
Jésus « fit semblant d’aller plus loin » pour nous laisser l’initiative de cette parole magnifique : « Reste avec nous … » et puis à peine reconnu au geste familier de la fraction du pain, il disparaît.
Il les laisse reprendre la route mais en sens inverse, en pleine nuit mais avec le cœur brûlant, vers la communauté des autres disciples.
Depuis ce jour, des hommes et des femmes se succèdent au fil des siècles, faisant l’expérience du Christ ressuscité et témoignant de cette Bonne Nouvelle. Nous-mêmes accueillons l’invitation du Pape François dans « La Joie de l’Evangile » à « renouveler aujourd’hui même notre rencontre personnelle avec Jésus-Christ ».
« Reste avec nous, Seigneur … Marche avec nous. »
Jean-Jacques Guillemot sj en lien avec l’EAL Ignace de Loyola