5ème dimanche de Carême et témoignage des jeunes de l’aumônerie
5ème dimanche de Carême – année B – 17 mars 2024
Lectures : Jr 31,31-34 Ps 50 He 5,7-9 Jn 12,20-33
Homélie :
Les lectures d’aujourd’hui sont paradoxales ! Elles parlent d’une très bonne nouvelle, le salut du genre humain, et en même temps elles annoncent la mort imminente d’un innocent à travers l’image du grain de blé tombé en terre… C’est comme si on te disait : tu es en bonne santé, mais tu vas bientôt mourir ! Voila qui accentue le côté éphémère de notre condition humaine !
Dans une langue africaine que j’ai tenté d’apprendre, à la question « comment vas-tu ? » si tout allait bien, on répondait : « n’da », c’est-à-dire : il n’y a rien eu, pas d’accident, pas de maladie, pas d’ennui !
La vie chrétienne, celle que nous nous efforçons de mener, jour après jour, est faite d’une succession ou plutôt d’une alternance d’ennuis de toutes sortes et de joies immenses. Vous, les jeunes, le savez aussi bien que nous ! Un jour c’est la peur d’un contrôle de connaissance ou d’un conflit familial, et le lendemain c’est la joie d’un amour naissant ou d’un service rendu. Il en va ainsi tout au long de l’existence !
Mais il y a une constance dans tout cela, c’est l’amour indéfectible du Seigneur pour chacun d’entre nous. C’est la seule chose dont nous sommes vraiment sûrs. Il nous aime, il nous préfère même, chacun, chacune, non pas pour nos mérites mais pour ce que nous sommes à ses yeux. « Tu as du prix à mes yeux, et moi je t’aime ! » Voila comment le Seigneur s’adresse à chacun d’entre nous !
Alors notre vie chrétienne, celle que nous partageons dans nos groupes d’aumônerie, au catéchisme, dans nos assemblées dominicales, c’est une manière de répondre à cet amour offert, c’est autant de lieu de partage et d’approfondissement de cette relation à Dieu. Nous sommes là, ensemble, à tenter de donner un sens à notre vie, à en faire quelque chose d’utile, de constructif, de beau, et en même temps nous retombons sans cesse dans des moments de découragement, d’addictions, de désaccords profonds, de conflits ouverts.
Le Christ a connu ces alternances. Il a été tenté, de nombreuses fois, mais il a tenu bon, jusqu’au bout, jusque sur la croix. Il a connu les trahisons de ses disciples et le ressort d’un dialogue permanent avec son Père. En agissant ainsi, en se faisant l’un des nôtres, il nous a ouvert un chemin : « venez à ma suite, vous tous qui peinez sur le chemin… Ma croix est douce et mon fardeau léger ! »
Nous sommes là ce matin pour renouveler nos forces, pour communier à une présence, pour nous soutenir par la présence et la prière de nos frères… Je laisse la parole à un jeune de l’aumônerie pour qu’il nous dise comment avec ses copains il essaie de trouver sa route lui aussi…
Georges Cottin sj
Témoignage de notre vie/ expérience en aumônerie
Bonjour à tous, nous sommes collégiens et lycéens et nous faisons partie de l’aumônerie de Notre Dame des anges.
Nous voulons témoigner aujourd’hui de ce que nous vivons pendant nos rencontres.
Nous nous retrouvons le vendredi soir, après 1 semaine de cours…
« On arrive parfois fatigués, mais toujours contents ! Nous devons apporter quelque chose à manger, et j’aime cuisiner pour les autres, cela me fait plaisir »
PARTAGER le fruit de notre travail, cela donne du sens à nos retrouvailles.
Et quand on repart, on est toujours content car la plupart du temps c’était intéressant.
Cette année, nous avons particulièrement apprécié 2 rencontres qui nous ont permis de découvrir 2 personnes qui se sont battues ou ont donné gratuitement de leur temps pour les autres.
Il s’agit de l’Abbé Pierre que nous avons mieux découvert grâce au film Hiver 54 : « c’est inouï tout ce qu’il a accompli ! Son discours du 1er février 1954 m’a particulièrement ému ».
L’autre témoin que nous avons rencontré est un jeune volontaire des Missions étrangères de Paris qui est parti 1 an aux Philippines : « J’étais impressionné, ce jeune part dans un pays inconnu sans savoir où il va, et il donne tout à des inconnus ; les enfants qu’il a accompagnés ne l’oublieront jamais »,
PARTAGER son temps et son énergie pour les autres, cela donne du sens à la vie chrétienne.
« Ce qui est fort à l’aumônerie c’est qu’il y a certaines personnes surprenantes, qui ne sont pas dans le même lycée ou collège que nous, et que nous n’aurions jamais rencontré si on ne les voyait pas à l’aumônerie : on ne leur aurait peut-être même jamais parlé !». Certains sont devenus de vrais amis grâce aussi aux rencontres et aux temps forts que l’on vit en dehors des vendredis : Lourdes, Taizé.
PARTAGER SUR NOTRE FOI nous apprend à être en vérité avec les autres.
Certaines de nos rencontres nous permettent aussi de nous instruire, comme la séance animée par un diacre restaurateur de tableaux qui nous a expliqué La représentation de la croix et la crucifixion dans la peinture. « On a appris plein de choses ce jour-là, c’était vraiment intéressant »
PARTAGER SON SAVOIR nous fait grandir dans la Foi.
Finalement, le texte de l’évangile qui nous fait penser à notre vie en aumônerie c’est celui de la pentecôte quand tout le monde comprend les autres dans sa propre langue. Nous sommes tous différents mais nous nous comprenons.
PARTAGER c’est déjà faire communauté au service de la bonne nouvelle