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5ème dimanche du Temps Ordinaire

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5ème dimanche du temps ordinaire – année B – 04 février 2024

Lectures :  Jb 7,1-4.6-7      Ps 146          1 Co 9,16-19.22-23        Mc 1,29-39

Jésus guérit la belle-mère de Simon. Dès qu’il est informé de la fièvre qui la terrasse, il va la rencontrer  sans attendre. Il ne craint pas d’affronter la souffrance et le mal qui si souvent isolent ceux qui en sont les victimes . Alors, c’est la foule des anonymes qui se presse à la porte de la maison de Simon et de André. Jésus se fait proche de ceux dont la présence est souvent cachée et ainsi il nous rappelle que nul n’est le prochain d’autrui s’il ne laisse pas interpeller par son malheur … Nous sommes renvoyés aux paroles de Job entendues en première lecture : « Depuis des mois je n’ai en partage que le néant, je ne compte que des nuits de souffrance. » Ce n’est pas seulement la voix de Job que nous sommes invités à entendre mais à travers lui la voix de celles et de ceux qui en tout temps et en ce moment vivent le désarroi de qui sent le sol se dérober sous ses pieds. Il y a souvent, proche de nous, une plainte que nous n’entendons pas. « Le programme du chrétien », a écrit un jour le pape Benoit XVI ( le pape François ne l’a pas démenti ) est « un cœur qui  voit ». Un cœur qui voit où l’amour est nécessaire et qui agit en conséquence … Nous pouvons demander au Seigneur d’être ce cœur qui voit,  qui ne se dérobe pas à ce que requiert de lui ce qu’il a vu …

Le texte évangélique nous montre qu’il y a des intermédiaires  entre Jésus et toutes celles et ceux qui se présentent à la porte.  « On parla à Jésus de la malade …On lui amenait tous ceux qui étaient atteints d’un mal ou possédés par des démons ». Ce qui signifie que Jésus a besoin des yeux et des mains , de l’intelligence et du cœur  de ceux qui croient en lui au point de conduire jusqu’à lui ceux qui autrement  ne le rencontreraient pas. La foi de tous ceux qui croient en Jésus et qui ont « un cœur qui voit » leur a permis de découvrir ceux  qui sont victimes du mal sous ses diverses formes  … Et puis il y aussi  ceux qui nous disent en silence que nous ne savons pas combien est lourd le fardeau que nous ne portons pas. Donc, apprendre des autres ce qu’ils attendent et espèrent .  C’est cela « aimer son prochain », c’est emprunter un chemin pour rencontrer Dieu. Et quand il nous arrive de fermer les yeux sur le prochain, nous devenons alors aveugles devant Dieu ». Garder les yeux ouverts sur ceux et celles qui comptent sur nous pour aller au Christ, oser les conduire au Christ sans imposer notre présence, c’est le propre d’un cœur et d’un regard qui ne cherchent pas ailleurs ni plus loin ceux et celles qui sont tout proches … Un cœur qui aime est un cœur qui voit …

Personne ne remarque que Jésus a quitté la maison et la ville où il a manifesté son autorité, pour aller au désert … « Et là il priait » nous fait remarquer le récit de Marc . Jésus ne veut pas se laisser piéger par la notoriété acquise, il ne veut pas se laisser accaparer par ceux et celles qui pensaient avoir un droit sur lui. Cependant,  il ne part pas pour fuir, puisqu’ il se retire « dans un endroit désert »  pour un face à face intime avec Celui qui l’a envoyé. Il n’est pas parti pour fuir puisqu’il s’est laissé chercher jusqu’en ce lieu retiré. Et là Jésus invite ses disciples à repartir alors qu’ils sont à peine arrivés. Ailleurs est le nom du lieu où aller …. « Allons ailleurs dans les villages voisins afin que là aussi je proclame l’Évangile car c’est pour cela que je suis sorti ». Cette parole forte de Jésus est à rapprocher de ce qu’écrit Paul dans la première lettre aux Corinthiens : « Annoncer l’Évangile est une nécessité qui s’impose à moi … » Toute proximité vécue avec le Christ conduit à désirer que d’autres – ailleurs – lui deviennent proches.  Suivre le Christ demande que l’on sache quitter l’ici de nos habitudes pour se laisser conduire par l’Esprit de Dieu « ailleurs ». Annoncer l’Évangile est une nécessité qui s’impose à nous. Amen