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Dimanche de Pâques

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Dimanche de Pâques – année C – 17 avril 2022

Homélie :

Beaucoup connaissent aujourd’hui le tableau d’Eugène Burnand représentant la course des disciples Pierre et Jean se hâtant vers le tombeau du Christ.

Jean, le seul des Apôtres au pied de la croix, avec la mère de Jésus et les 2 autres Marie. Et Pierre le faillible qui a renié son Seigneur.

Ils courent et se hâtent ensemble, fidélité et trahison côte à côte, figures liées de ceux qui ont voulu croire que Dieu, en Jésus de Nazareth, avait visité et sauvé son peuple. C’était seulement le 8ème jour depuis cette extraordinaire entrée à Jérusalem au milieu de la foule en fête, des rameaux d’olivier, des cris de joie qui nommait Jésus de Nazareth par son vrai nom : « Hosannah au fils de David »

Et puis tout s’était écroulé, à commencer par eux-mêmes.

Pierre et Jean, déjà, étaient les seuls qui s’était attachés à suivre Jésus, mais de loin. Et Pierre gardait encore dans sa gorge le goût amer des larmes qui avait suivi son reniement et sur son cœur le poids du dernier regard de Jésus.

Déjà le troisième jour depuis la fin de leur monde et de celui qu’ils appelaient Maitre et Seigneur. Et ce matin, cette irruption de Marie Madeleine, porte-parole des femmes fidèles et fortes : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau et nous ne savons pas où on l’a mis »

Alors ils courent côte à côte fidèle chacun à son tempérament, face à l’indicible : Pierre l’impulsif, Jean tout en retenue.

C’est Jean qui doit nous servir de guide : « C’est alors qu’entra l’autre disciple…Il vit et il crut »

Ce que comprend Jean en une intuition fulgurante ou se réunissent la mémoire d’Israël, des siècles d’attente dans la foi, et la mémoire de la vie commune avec Jésus, ce qui devient évident pour Jean, et l’évidence n’a besoin ni de raisonnement, ni de preuve c’est ceci : la mort n’a pu retenir en sa puissance le maitre de la vie.

Ce que vit Jean c’est ce l’Église primitive vivra au jour de la Pentecôte : l’irruption de l’Esprit saint qui permet d’interpréter les signes. Ce tombeau n’est pas seulement vide, il est ouvert.

La pierre qui enfermait Jésus dans la mort est roulée à jamais pour lui et pour tous ceux qui croiront en lui.

« Dieu l’a fait Christ et Seigneur ce Jésus que vous avez crucifié. Nous en sommes témoins »

Oui le Christ est ressuscité et nous ouvre le chemin de la vie éternelle. Amen ! Alléluia !

Christian Haury sj