11ème dimanche du Temps ordinaire
11ème dimanche du Temps Ordinaire – année B – 16 juin 2024 –
Lectures : Ez 17,22-24 Ps 91 2 Co 5,6-10 Mc 4,26-34
Homélie
Entretenir l’émerveillement de Dieu.
« La semence germe et grandit, et nul ne sait comment ». C’est Dieu qui s’émerveille en nous !
C’est le Juste du psalmiste, semé en terre, qui vieillit et fructifie encore ! Il garde sa sève et sa verdeur. Comme la jeune tige prélevé au cèdre qui se dessèche, comme la graine de moutarde jetée en terre, sa vie, il la tient du Seigneur, la sève circule. La vie du Juste, c’est de rendre grâce et de communier à la sève de son Créateur et Seigneur. Tout est don de Dieu, voilà l’émerveillement.
Alors on va se la couler douce, puisqu’un Autre sème, que la terre fait le travail et qu’arrive le temps des fruits ! L’émerveillement, oui, se la couler douce, pas sûr. Il reste un travail : entretenir l’émerveillement de Dieu ! J’ai, nous avons, à prendre soin de son émerveillement. Un mildiou peut arriver, un échaudage, une bourrasque, des pucerons. Prendre soin du travail de l’Autre, c’est prendre soin aussi de la terre et des espèces, donc faudra pas
n’importe quel pesticide ! Prendre soin est une tâche immense, personnelle, communautaire, politique. C’est la tâche de qui se dispose au Souffle de l’Esprit. Sinon les oiseaux trouveront une forêt d’arbres secs et l’émerveillement de Dieu s’évanouira.
Le Juste semé en terre et qui donne l’Arbre de vie a un nom : le Christ. En nous il trouve de drôles d’oiseaux, au milieu d’un concert d’arbres tournés vers l’Arbre de vie, le Cèdre aux oiseaux. Devant lui, Ézékiel jubile : « tous les
arbres des champs sauront que JE SUIS le Seigneur ». La vie du Juste chemine dans la foi, non dans la claire vision, dit Paul. Pour avancer et fructifier, son travail cherche à « plaire au Seigneur ». Plaire à Dieu, c’est paraître à découvert, devant Lui et devant les hommes. Le monde des apparences, non, Dieu n’y a aucun plaisir. Entraidons nous mutuellement à en sortir. Les Baals, ces faux dieux, c’est tout ce qui en nous cherche à oublier de
prendre soin de l’émerveillement de Dieu. Nous créons alors un monde fade, pimenté de discours
forts, de murs à ériger contre nous-mêmes. L’oreille du cœur se ferme, loin du murmure de fin
silence où Dieu se donne.
Les oiseaux du ciel, la terre qui respire, et tous les saints, priez le Père qu’il trouve encore à s’émerveiller de ce qu’Il sème, des graines de toutes sortes. Il sème des catéchumènes, Olivier, Hugo, Cécile, Sophie !
Olivier de Framond sj