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11ème dimanche du temps ordinaire

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Dimanche 13 juin 2021 – 11ème dimanche du temps ordinaire – Année B

Lectures  : Ez 17,22-24       Ps 91        2 Co 5,6-10                  Mc 4,26-34

Homélie :

                                Après le leadership du roi Salomon, une scission à fait place en Israël  en deux royaumes : Le royaume du Nord et  celui du Sud. Un siècle avant l’époque du prophète Ezéchiel, l’Assyrie a vaincu le royaume du Nord et mit fin à son existence. Son peuple  captif a fait l’expérience de l’exil.  Plus tard, l’Assyrie a connu son déclin et Babylone est devenue la puissance dominante.

La décadence de ces royaumes symbolise l’ascension et la chute des nations. L’image de l’arbre illustre la montée et la croissance d’un royaume. Un royaume grandit comme un arbre puissant, il englobe d’autres nations dans ses larges branches, puis l’arbre est coupé et tombe pour ne plus jamais se relever.

L’exil a été un temps d’épreuves , de souffrances  et de traumatismes pour la communauté d’Ézéchiel

C’est au creux de cette expérience que surgit la prophétie du messie à venir. Son royaume sera un royaume éternel, petit à ses débuts, mais qui grandira.

La première lecture  parle de cèdre, de plantation, de production, d’abaissement , d’élévation et de passereaux qui nichent sur les branches . On se croirait en pleine leçon de SVT (Science de la vie et de la terre) Dieu est présenté comme un planteur , une appellation qui  contraste avec  l’image du Dieu justicier et sévère de l’Ancien Testament qui ne s’intéresse qu’aux justes .  C’est une allégorie dans laquelle la tige, prélevée à « la cime du grand cèdre »  représente  la figure messianique  qui apporte  protection et prospérité  aux oiseaux qui vivent sur ces branches. Elle souligne l’initiative et l’intervention de Dieu et confirme la réalisation de la promesse du prophète Nathan à David :  que « Dieu donnera au peuple d’Israël un roi de la maison de David » . Cette invitation au renouveau et à l’espoir par la  vision d’Ézéchiel va inspirer et compléter l’évangile de ce jour. C’est  dans ce contexte que Jésus présente deux paraboles : La graine qui pousse en secret et la graine de moutarde.

Cependant , malgré nos pratiques de discernement, bâtir des stratégies pour nous approprier ou prévoir la volonté de Dieu semble un processus de longue haleine.  Le mystère  de l’incarnation nous montre que  c’est Dieu qui prend l’initiative de la rencontre et nous fait accéder à sa connaissance par la foi.

« Or la foi est l’assurance des choses qu’on espère, la conviction des choses qu’on ne voit pas. Sans la foi il est impossible de plaire à Dieu, car celui qui vient à Dieu doit croire qu’il existe et  qu’il récompense ceux qui le cherche » Vivre par la foi c’est accepter de perdre nos sécurités et de ne espérer qu’en Dieu seul.

Les chrétiens de Corinthe ont lutté avec foi,contre le péché et les influences mondaines. Paul les exhorte et les encourage, il soutient que « nous vivons par la foi, faisant plaisir à Dieu ».

Dans l’évangile bien que chaque parabole porte son propre message, des similitudes existent entre elles,  dans leur description du royaume de Dieu.

Les deux paraboles impliquent une graine en croissance et la taille de la plante produite par la graine. L’une des parabole nous parle de la croissance progressive d’une graine, tandis que la seconde nous étonne par sa croissance spectaculaire. Les deux paraboles contrastent  également la minuscule graine avec la récolte abondante qu’elle est capable de produire.

Ainsi le royaume du christ vient d’une manière humble et lorsqu’il raconte la parabole de la graine de moutarde, il s’appuie sur l’image des branches comme protection et ombre. Au lieu d’utiliser  l’image d’un cèdre puissant, Jésus parle du royaume de Dieu comme d’une petite graine de moutarde qui pousse pour devenir une plante plus grande. Elle fait référence aux souffrances de la communauté de Marc, de cette façon elle renvoie par ricochet à la communauté d’Ézéchiel qui s’est retrouvé dans une situation similaire pendant l’exil. Face à l’adversité, penser à la nouveauté, au changement et à l’espoir qui survient lorsque Dieu prend une tige et fait des cèdres, procure un renouveau.

Patrice Batantou sj