14ème dimanche du temps ordinaire
14 ème dimanche du temps ordinaire – année C – 3 juillet 2022
Lectures : Is 66,10-14c Ps 65 Ga 6,14-18 Lc 10,1-12.17-20
Homélie
Si vous avez bien écouté la première lecture (Isaïe 66), vous avez entendu une promesse formidable : Dieu nous nourrira de son lait, nous rassasiera de ses consolations, nous prendra sur ses genoux, et notre cœur débordera de joie ! Mais alors, pourquoi ne le fait-il pas ? Est-ce qu’il ne tiendrait pas ses promesses ? Le monde en a pourtant tellement besoin ! Il y a tellement de gens qui souffrent, tout autour de nous…
Je crois que pour connaître cette joie-là, il nous faut accueillir le Seigneur au plus profond de nous. Il ne s’impose pas, il ne force pas la porte, mais il nous dit : « si tu ouvres, je ferai chez toi ma demeure, moi près de toi, et toi près de moi » (Ap 3,20). C’est ce que vous allez faire tout à l’heure, en communiant pour la première fois… ou pour la millième fois ! A chaque fois nous accueillons le Christ dans notre vie, nous lui faisons de la place pour qu’il vienne vivre à nos côtés, nous montrer la route, affronter avec nous les difficultés de la vie et nous apporter la paix…
Mais ca ne s’arrête pas là ! L’amour de Dieu pour nous va jusqu’à nous associer à sa mission, et faire de nous ses disciples, si nous le voulons bien. Il nous envoie, deux par deux, préparer les chemins du Seigneur, porter au tour de nous un peu d’espoir et de joie. Et Il n’envoie pas seulement les adultes, mais aussi les enfants, et les vieillards, et les gens peu instruits, les hommes comme les femmes, les français comme les étrangers, les grands comme les petits… Il nous propose de poursuivre sa mission, d’être des messagers de paix, des porteurs d’espérance, et il n’y a pas d’âge pour cela. Un enfant peut apporter la paix et la joie, tout autant sinon plus qu’un adulte ! Un sourire peut faire revivre ! Et une personne âgée, par sa sagesse, son expérience, sa disponibilité, peut engendrer, faire naître la vie, remettre debout !
Le Seigneur envoie deux par deux… Peut-être pour que nous ne soyons pas tentés de dire : ‘c’est moi tout seul qui ait fait cela’ ! Il nous envoie comme des brebis au milieu des loups. C’est vrai que ce n’est pas toujours facile. On peut se moquer de nous, ou nous ignorer, ou nous rejeter… Saint Pierre et Saint Paul que l’on fêtait cette semaine sont morts tous les deux martyrs ! Mais il y a aussi cette formidable promesse de Dieu qui tient toujours : « réjouissez-vous parce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux. » Cela veut dire qu’il y aura toujours cette reconnaissance de Dieu, cette amitié, cette tendresse, pour ceux qui auront bien voulu le suivre !
Les disciples que Jésus a envoyés au-devant de Lui sont « revenus tout joyeux », et Jésus leur a dit alors : « venez vous reposer à l’écart avec moi ». Il ne faut pas croire que la suite du Christ n’est faite que d’épreuves et de souffrances. « Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez », leur a-t’il dit encore, et aussi : « je vous le déclare, beaucoup de prophètes, beaucoup de rois, ont voulu voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez et ne l’ont pas entendu ! »
Ce repos, cette joie, c’est peut-être ce que nous allons trouver pendant ce temps de vacances. A nous de faire en sorte que le Seigneur n’en soit pas absent. A nous de goûter, d’apprécier, ce qu’il nous donne, et de puiser des forces pour de nouvelles aventures, de nouvelles missions à ses côtés.
Georges Cottin sj