21ème dimanche du temps ordinaire – Année C – 24 août 2025
21ème dimanche du temps ordinaire – Année C – 24 août 2025
Lectures : Is 66, 18-21 Ps 116 He 12,5-7.11-13 Lc 13, 22-30
Olivier de Framond, sj a écrit cette homélie pour nous aider à méditer.
L’homélie de la messe de 11h du 21ème dimanche a été prononcé par Pierre Salembier sj qui n’a pas pu nous la transmettre.
« Être sauvé… »
« N’y a-t-il qui peu de gens qui soient sauvés ? ». Être sauvé parle-t-il encore à beaucoup ? Les funérailles passent plus par les crématoriums que par les églises. Ceci dit, là les foules restent sensibles à la qualité d’un accueil et de la manière d’honorer le défunt. Être sauvé pourrait s’entendre ainsi : être tiré de l’indifférence, être considéré, toucher les cœurs. Être sauvé de l’isolement, d’un dessèchement général, ou en tout cas du sentiment de solitude ou de sécheresse. « On m’oublie, je ne sers plus à rien, on ne compte plus pour les amis, les paroissiens ne viennent plus nous voir ». Je l’entends. C’est une version actualisée des psaumes. Donc « être sauvé » a encore du sens !
Le Christ répond à côté de la question : « entrez par la porte étroite ». Combien, peu ou beaucoup, seront sauvés ? Ce n’est pas ça qui l’intéresse. Il voit notre manière d’avancer. Pas celle des bons Juifs, pas celle des bons paroissiens. Celle de toutes nations et groupes d’appartenance, même hors de toute religion. « On viendra de l’orient, de l’occident, du nord, du midi » ! Les gens sauvés sont ceux qui seront entrés dans « le royaume de Dieu ». Ils auront trouvé « la porte étroite » : celle qui pratique la justice de Dieu. Qui peut dire s’il la pratique ou non ? Personne. En tout cas pas les gens à qui Dieu répondra : « je ne sais pas d’où vous êtes », vous qui dites que vous étiez de bons fidèles. Il n’y a plus qu’à chercher à connaître Dieu et sa justice, en tout temps. Comme un éducateur, il aura pu me dire : « là, oui, tu m’as reçu ; là, non, tu m’as méconnu », comme le suggère l’épître aux Hébreux. Il m’invite à sortir du « ta justice, Dieu, c’est trop compliqué pour moi, le problème, c’est les autres » ! Là je reste à boiter, les mains inertes et les genoux qui flanchent. Il m’appelle à me reprendre, à me redresser, « debout, là-dedans ! », presque heureux de voir que je me suis planté ! Il m’appelle à t’accueillir en vérité, à te connaître.
Être sauvé, c’est demeurer disponible à l’Esprit Saint qui passe par les « rescapés » de Dieu pour nous tirer vers la porte étroite de la justice de Dieu. Avec Isaïe, les rescapés sont du peuple élu qui ramène la diaspora vers la montagne sainte de Jérusalem. Avec le Christ, les rescapés peuvent venir de toutes les nations, de tous groupes, même non cathos, qui pratiquent la justice de Dieu. Ils ont trouvé la porte étroite. Cette justice nous disposera à vivre en offrande pour le Seigneur, pour la maison de la Paix.
Olivier de Framond sj