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24ème dimanche du Temps Ordinaire

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24ème dimanche du Temps Ordinaire – année B – 15 septembre 2024 –

Lectures :  Is 50,5-9a    Ps 114     Jc 2,14-18       Mc 8,27-35

« Pour vous, qui suis-je ? » ( Marc 8, 27 )

Cette question de Jésus à ses disciples a traversé les générations et les époques …. Partie jadis de Galilée, elle a débarqué ce dimanche matin à Notre-Dame des Anges pour chacun d’entre nous.

Elle parait toute simple, cette question, car mille fois posée, au cœur de nos relations – avec notre famille, dans nos communautés, au travail et avec nos amis … Elle peut également jaillir aux heures difficiles de la méfiance et de l’abandon.
Les disciples avaient déjà des mois et des semaines de proximité avec Jésus. Ils l’avaient vu guérir des malades, prendre la parole et la redonner, dominer le vent et la mer, tous ces éléments qui nous menacent et nous submergent. Il l’avaient entendu parler en paraboles, révéler des trésors du royaume de son Père dans la banalité du quotidien – parlant du blé ensemencé ou d’une lampe mal placée, sous le lit. Il avaient vu Jésus secouer fortement l’hypocrisie des apparences trop religieuses.

« Pour vous, qui suis-je ? ».
Pierre, au nom des disciples, a dit vrai et il a eu tout faux. « Tu es le Christ ». Il a raison notre ami Pierre mais il  n’a encore rien compris . Le chemin du Christ ne sera pas celui que lui et les autres, et nous ensuite, nous attendions, et qui aurait mis un point final au mystère du mal et de notre existence humaine. Pierre se retrouve en chemin, à la moitié du chemin. Au gré des rencontres et de ses peurs, Pierre qui aujourd’hui confesse Jésus comme « Christ » est le même qui en un autre endroit de l’évangile dira à Jésus : « Vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle ».
Mais, ailleurs, plus près de la Croix, c’est aussi le même qui dira de Jésus : « Je le jure, je ne connais pas cet homme » et ultimement, enfin, aux lendemains de la résurrection, il se dévoilera : « Seigneur, tu sais bien que je t’aime ».

Le chemin de Pierre est sans doute pour beaucoup d’entre nous notre propre chemin. Suivant les étapes de notre vie,, notre foi peut osciller, notre confiance s’obscurcir, les mots pour le dire deviennent plus rares et hésitants. N’en soyons pas tristes ni amers. L’on perd l’assurance de l’apparence mais se creuse silencieusement une relation plus vraie et plus humble. Nous pouvons ainsi découvrir dans le même mouvement la douceur délicate de l’amitié avec Jésus.

« Alors, il leur défendit vivement de parler de lui à personne ».
Comment nous faut-il entendre cette recommandation un peu étrange de Jésus ? Est-ce garder un secret qui doit être révélé uniquement aux jours de la résurrection du Christ, étant donné les quiproquos et les malentendus actuels  sur sa mission ?  N’est-ce pas plutôt que le bien que l’on peut faire à son prochain et la vérité profonde de notre identité, il importe de le faire et de la vivre sans le crier sur les toits ! Le silence demandé par Jésus fait partie du message. La sagesse des anciens aimait à dire que le bien ne fait pas de bruit… Dans l’évangile il est dit dans le même sens que la main droite ignore ce que fait la main gauche. Il s’agit bien de faire le bien sans l’ébruiter – à la manière du « bon samaritain » de la parabole que nous rapporte l’évangéliste Luc.

Dans la seconde lecture de ce dimanche, saint Jacques nous indique le chemin à prendre chaque jour : «  Moi, c’est par mes œuvres que je montrerai ma foi » ( Jacques, 2,18 ). Amen .

Jean-Jacques Guillemot sj et l’EAL St Ignace et « Foi et Lumière ».