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26ème dimanche du Temps Ordinaire

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26ème dimanche du Temps Ordinaire – année B – 29 septembre 2024 –

Lectures :  Nb 11,25-29    Ps 18     Jc 5.1-6      Mc 9,39-43.45.47-48

Nous avons raccourci l’évangile de ce dimanche, pour permettre aux enfants d’en comprendre plus facilement le sens. Ce que nous avons supprimer, ce sont les propos de Jésus invitant à nous séparer des membres de notre corps  physique qui agiraient mal, l’œil ou la main ou le pied. « Il vaut mieux entrer borgne dans le Royaumes des Cieux ».

Ce que nous avons conservé, c’est la première partie de cet Évangile où il est dit par Jésus que des personnes très différentes de nous peuvent aussi accomplir des merveilles. Vous les jeunes vous avez très certainement dans vos classes des copains qui sont super, qui sont généreux, serviables, modestes, et qui pourtant ne sont pas chrétiens. Et nous les adultes nous avons tous aussi des voisins, des collègues de travail, des membres de nos familles parfois, que nous admirons profondément alors qu’ils ne partagent pas notre foi !

Ceci doit nous rendre très modestes, et aussi très prudents dans la manière d’annoncer l’Évangile. Nous ne sommes pas au-dessus, nous ne détenons pas toute la vérité, nous ne sommes pas les préférés de Dieu, nous avons simplement, et c’est énorme, la chance de connaître Jésus Christ, et nous puisons dans cette amitié la force de sortir de nos enfermements, de nos égoïsmes, de nos habitudes, de nous dépasser peut-être.

Un jour où je me faisais une petite sieste au soleil sur une plage de Bretagne, j’ai vu arriver trois jeunes en tenue très stricte, avec une bannière et un haut-parleur, qui se sont mis à nous parler du Christ, de son cœur miséricordieux, de l’urgence pour nous de nous reconnaître pêcheurs, de l’importance de la prière et de la Messe… C’était sans doute très courageux de leur part, mais je ne suis pas sûr que ce soit la meilleure manière d’annoncer Jésus Christ !

Je crois beaucoup plus au dialogue avec ceux qui cherchent… Nous sommes tous, chrétiens ou non chrétiens, à la recherche de sens, avec plein de questions délicates, autour de la vie après la mort, autour de la violence, autour du partage des richesses et de la préservation de la planète… Je ne peux pas dire : « moi je sais, et je viens t’apporter la vérité ! » Je crois beaucoup plus au témoignage de vie, c’est-à-dire à la manière dont je mets en pratique dans mon existence de tous les jours le message de l’Évangile, le pardon, l’écoute, la justice, la solidarité…

Je crois beaucoup plus à l’envie que vous pouvez susciter par votre manière de vivre, de travailler, de servir, que par de grands discours. Quand quelqu’un se pose la question à notre sujet : « qu’est-ce qui le fait tenir debout ? », alors oui, je crois qu’il y a évangélisation. Ça n’empêche pas qu’il peut y avoir ensuite une catéchèse, un enseignement, une initiation, mais il me semble qu’il ne faut pas commencer par là mais bien plutôt par l’authenticité de notre façon de vivre, par l’harmonie entre nos valeurs chrétiennes et la façon dont nous les mettons en pratique.  Je me souviens lorsque j’étais prêtre ouvrier à Marseille d’un copain qui m’a dit un jour : « Georges, on a travaillé ensemble pendant quinze ans et tu ne m’as jamais parlé de ton Bon Dieu… Heureusement, car je t’aurai envoyé promener (…) Mais je t’ai vu vivre, et je peux dire qu’aujourd’hui je crois… »  Je ne raconte pas ça pour me vanter mais parce que je crois plus au témoignage qu’aux grands discours !

Bref il me semble, jeunes ou vieux de notre assemblée, que nous avons sans cesse à nous remettre en question, là où nous sommes, l’école, l’usine, le bureau ou le quartier : est-ce que ma façon de vivre reflète vraiment ce que j’ai compris de l’Evangile, ce que le Christ attend et espère de moi ? Nous sommes tous appelés à être missionnaires. Comment procédons-nous ?

 

Georges Cottin avec l’équipe de la Messe des Familles