31ème dimanche du temps ordinaire
31ème dimanche du temps ordinaire– année A- 5 novembre 2023
Lectures : Ml 1, 14b à 2,2b.8-10 Ps 130 1Th 2,7b-9.13 Mt 23,1-12
Homélie
Nous venons d’entendre 3 lectures, bien différentes…
La 1ere, celle du prophète Malachie, peut nous faire mal ! C’est le prophète Malachie qui parle, au nom de Dieu. Et il nous donne un avertissement : si vous continuez à agir comme vous le faites, voila ce qui va vous arriver ! Dieu va vous maudire, il va vous rejeter, vous écarter de sa route. Les mots sont très forts ! Malachie tient là pleinement son rôle de prophète. Un prophète, contrairement à l’usage de la langue française, ce n’est pas quelqu’un qui prédit l’avenir comme peut le faire Madame Soleil, c’est quelqu’un qui prévient, qui nous dit : « si tu continues comme cela, voila ce qui va t’arriver. » Ce n’est pas tout à la fait la même chose !
La seconde lecture, celle de St Paul, est beaucoup plus douce et consolante : il se réjouit de tout son cœur de ce que les habitants de Thessalonique ont écouté la Parole de Dieu et l’ont mise en pratique.
Et nous avons entendu enfin l’Evangile de Matthieu, et là le Christ Jésus est dans le conseil : écoutez ce que vous disent les scribes et les pharisiens quand ils parlent de Dieu et de la loi, mais ne leur ressemblez pas parce qu’ils sont hypocrites : ils disent mais ne font pas ! C’est l’hypocrisie qui est dénoncée, et là nous sommes tous concernés lorsque nos actes ne sont pas en cohérence avec notre foi, lorsque nous agissons selon des principes ou des habitudes et non pas selon notre conscience, lorsque nous prescrivons au lieu de donner l’exemple.
Beaucoup d’entre nous font de l’accompagnement. Tous plus ou moins nous sommes amenés à écouter, nos enfants, nos proches, nos voisins, des amis, des personnes qui se confient à nous. Si nous voulons être fidèles à ce que le Christ attend de nous, ce n’est pas en leur donnant des conseils, ou pire en leur prescrivant ce qu’ils doivent faire, que nous les aiderons à avancer ! C’est en les écoutant jusqu’au bout, en leur permettant de choisir par eux-mêmes ce qu’ils ont à faire, en les aidant à discerner les choix qui se présentent à eux.
C’est donc la position du gourou que le Christ condamne. Le gourou c’est celui qui décide pour les autres, qui domine, qui écrase, qui impose sa manière de voir. Cette emprise là elle est mortifère, elle mine, elle détruit le jugement personnel et la liberté de l’autre. Le cléricalisme peut être de cet ordre-là, le cléricalisme dont le Pape François a dit qu’il était aujourd’hui « le plus grand danger de l’Eglise. » Ne vous faites pas appeler père, ni maître… Ne soyez pas au-dessus des autres, et n’élevez personne comme si c’était un parfait. Car le cléricalisme peut fonctionner dans les deux sens, des clercs vers les fidèles, ou des fidèles vers les clercs.
Finalement le seul modèle à notre portée, c’est celui du Christ. Et nous en revenons toujours à la méditation des évangiles ! Ils nous présentent un Christ humble, parlant en paraboles, et vivant une totale cohérence entre ses actes et ses paroles. Merci Seigneur !
Georges Cottin, l’équipe liturgique Ignace et le groupe Renaître