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33ème dimanche du temps ordinaire

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33ème dimanche du temps ordinaire – année C – 13 novembre 2022

Lectures :  Ml 3,19-20a     Ps 97       2Th 3,7-12        Lc 21, 5-19

Message de Mgr James lu en début de célébration :

Message aux catholiques du diocèse de Bordeaux novembre 2022

Homélie

Le Temple de Jérusalem devait être vraiment extraordinaire de richesse et de beauté pour que le peuple juif y soit si attaché et soit scandalisé par les propos de Jésus : « détruisez ce temple et moi en trois jours je le rebâtirai ». Bien sûr il parlait de son corps à lui, et non pas du bâtiment de pierres, d’or et de marbre, mais les disciples de Jésus, comme la foule, ne pouvaient pas le deviner !

                N’empêche que Jésus nous invite là à nous détacher de ce qui pourrait n’être que matériel. L’Eglise qu’il a voulu fonder, ce n’est pas d’abord des pierres, ni même des prières, des rites, des célébrations, c’est un corps social, une communauté, un groupe d’hommes et de femmes, animés d’un même idéal, d’une même foi, d’un même désir, celui de connaitre Dieu, de se rapprocher de lui, de fonder leur vie sur Lui.

                Il a beaucoup insisté sur l’unité qu’il souhaitait voir vivre entre nous, il a prié pour cela, il a fait de multiples recommandations pour cela, depuis le pardon, l’humilité, le service, la modestie, le partage, la charité, nous donnant l’exemple du serviteur, prenant lui-même la posture du serviteur, jusqu’au bout, jusqu’à donner sa vie pour ceux qu’il aimait…

                Cette Eglise qu’il a voulu parfaite, elle est bien là aujourd’hui, mais écornée, blessée, divisée, par des scandales à répétition, par des abus d’autorité, par des replis identitaires ou des querelles de clocher. Nous sommes bien loin de la perfection évangélique ! Le christianisme, tel que l’a voulu le Christ, n’existe pas encore !

                Mais ne rejetons pas la faute sur les autres ! L’Eglise, c’est nous, avec nos limites, nos égoïsmes, nos étroitesses d’esprit… Si l’Eglise n’est pas ce qu’elle devrait être, nous y avons largement notre part de responsabilité, par exemple par l’idéalisation de certains personnages, par notre méconnaissance des Evangiles, par le peu de place que nous faisons aux pauvres, aux petits, et à tous les chercheurs de Dieu. L’Eglise est malade de nos fautes !

                Certes il y a des fautes plus graves que d’autres, par exemple l’emprise sur autrui au nom de l’Evangile, la certitude d’avoir en soi toute la vérité, le manque de remise en question, l’orgueil de celui qui sait ou croit savoir. Jésus a dit à de nombreuses reprises : « malheur à celui par qui le scandale arrive ! Il vaudrait mieux pour lui être jeté à la mer avec une corde autour du coup ! »

                Mais n’oublions pas que notre Seigneur est miséricordieux. Il a choisi des hommes fragiles pour être à la tête de son Eglise, ce ne sont pas des erreurs de casting, c’est une vraie confiance en notre capacité à nous repentir, nous amender, nous convertir… Certes lorsque le scandale arrive, que le crime est commis, il faut que justice soit rendue, que la blessure soit soignée, que le tort soit réparé, autant qu’il est possible. Mais ne doutons pas malgré tout de Celui qui nous a livré la Parabole de l’Enfant Prodigue ou de la Brebis perdue. Sa miséricorde est sans limite, autant que sa tristesse devant les égarements de ses disciples !

 

Georges Cottin avec l’aide de l’E.A.P.