Célébrations , Homélies et Méditations

3ème dimanche du temps ordinaire

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3ème dimanche du temps ordinaire– année A- 22 janvier 2023

Lectures :  Is 8,23b à 9.3   Ps 26      1 Co 1,10-13.17       Mt 4,12-23

 Dimanche de la Parole de Dieu et de l’unité des chrétiens

             Tout à l’heure, je laisserai la parole à David et à Magalie qui forment un couple mixte, catholique et protestant, pour nous parler de l’unité entre chrétiens et de ce qui les rapproche, mais auparavant je voudrais dire quelques mots.

Jésus a beaucoup insisté, tout au long de sa vie parmi nous, sur l’unité qu’il désirait pour nous ! « Qu’ils soient un comme mon Père et moi nous sommes un »  (Jn 17 11). Il voyait un réel danger pour nous dans nos divisions, dans nos conflits internes, le risque de nous combattre au lieu de nous éclairer réciproquement.

Il a beaucoup insisté aussi sur l’écoute de la Parole de Dieu ! « Celui qui écoute ma parole ne mourra pas… » « Heureuses vos oreilles parce qu’elles entendent « (Lc 13,16)

Je crois qu’il y a un lien très fort entre ces deux conseils : rechercher l’unité et écouter la Parole de Dieu. C’est l’écoute de ce que Dieu nous dit qui peut nous permettre de rester unis. C’est la méditation et le partage autour de cette Parole qui peuvent nous permettre de surmonter nos divisions, nos tensions, nos désaccords…

Hier matin avec les enfants du catéchisme et avec les collégiens qui préparent leur première communion, ils étaient une quinzaine, nous avons réfléchi au mot communion. Communion, c’est d’abord une union forte avec quelqu’un ou quelques-uns… Nous sommes en communion avec des amis, avec un peuple qui souffre comme en Ukraine en ce moment, avec un malade qui lutte contre sa maladie, avec quelqu’un qui traverse une épreuve… La communion avec le Christ, avant d’être la consommation de son corps et de son sang, c’est la place que nous lui réservons dans notre vie, c’est la place de la prière, c’est l’écoute de sa Parole, c’est l’alliance avec Lui… Communier à quelqu’un c’est se souvenir de ce qu’il nous a dit, se souvenir de ce qu’il a été et ce qu’il est pour nous, c’est goûter à nouveau une présence dans l’absence, une amitié indéfectible, une alliance de tous les jours…

Se préparer à communier, comme nous le faisons en ce moment,  c’est se rappeler ce qui m’unit au Christ, et c’est là que sa Parole devient essentielle. Aujourd’hui, avec l’Evangile de Matthieu, c’est l’appel qu’il nous adresse : « veux-tu être mon disciple ? …Et eux aussitôt, quittant tout, le suivirent ».

Oui, Seigneur, en communiant tout à l’heure, nous nous souviendrons de Celui qui a donné sa vie pour nous et qui nous as appelé « ses amis ».

Georges Cottin sj et l’équipe St Ignace

Intervention de Magalie et David :

Nous préférons parler d’unité des chrétiens, plutôt que d’oecuménisme. Car l’œcuménisme est le chemin que nous pouvons faire ensemble à partir de nos divisions. L’unité des chrétiens, c’est partir de notre foi commune pour vivre ensemble en prenant en compte nos différences.

Nous ne nous sommes pas convertis au catholicisme ou au protestantisme, mais à Jésus…

Nous avons fait l’expérience, en étant convaincu que l’expression de foi de chacun de nous était sincère et intelligente, que nos différences étaient, pour l’essentiel, fondées sur des cultures différentes, sur des habitudes, sur des textes avec lesquels nous sommes plus à l’aise. Ecouter l’autre a été un chemin de foi pour nous deux

Par exemple, un catholique considère que, une fois mort, nous vivons auprès de Dieu et pouvons « progresser » grâce aux prières des autres, et éventuellement intercéder pour eux auprès de Dieu. Les protestants pensent, fidèlement à certains écrits de Paul, que les morts dorment en attendant la résurrection au dernier jour. Qui a raison? Personne ne le sait 🙂 

Mais quand, depuis l’enfance, on nous a conduit à considérer l’une de ces 2 façons de voir, il est vraiment difficile de comprendre l’autre. 

En conséquence, nous fondons notre foi sur le fait que l’Évangile est plus important que nos dénominations. De plus, il n’y a pas d’église sans Jésus. Cela signifie que l’essentiel est de mettre Jésus au cœur. Nous trouvons que les églises ont parfois tendance à parler d’elles-même et de ce qu’elles revendiquent, ou plus de Marie que de Jésus. Nous pensons qu’elles devraient être essentiellement centrées sur Jésus et son Évangile. 

Pour choisir l’Église dans laquelle nous allons, nous cherchons un lieu où la Parole est au cœur de la liturgie, où nous pouvons éprouver le sens de la présence de Dieu, où les enfants sont accueillis, où une fraternité se vit entre les membres de l’Église et avec ceux qui ne sont pas de l’Église

Entre nous deux et en famille, nous essayons de faire éprouver Jésus aux enfants, de prier ensemble, de lire la Bible. Nous pouvons aller au temple ou à l’église, l’essentiel étant, de dimanche en dimanche, de se rapprocher du Christ et d’être encouragé à avoir une vie inspirée par l’Evangile.

Dans l’évangile de ce jour, Jésus appelle deux frères (Jacques et Jean), puis deux autres frères (Pierre et André). Il les fait passer de leur fratrie (avec tout ce que cela implique de culture familiale), à une fraternité pour vivre ensemble la Bonne Nouvelle. C’est assez proche de ce que nous découvrons, à notre mesure, par nos origines diverses et notre foi commune.

David et Magalie