4ème dimanche de Pâques – Année C – 11 mai 2025
4ème dimanche de Pâques – Année C – 11 mai 2025
Lectures : Ac 13, 14.43-52 Ps 99 Ap 7, 9.14b-17 Jn 10, 27-30
Nous sommes encore dans le temps pascal et on s’attendrait à entendre à nouveau un des récits de la Résurrection du Seigneur. Il y en a une dizaine en tout… Or, pas du tout ! Nous sommes renvoyés au temps avant Pâques, avec ces paroles de Jésus adressées à la foule qui l’écoutait et aux pharisiens qui l’espionnaient : « mes brebis écoutent ma voix… personne ne les arrachera de ma main ». Voila qui est un peu déroutant, vous ne trouvez pas ?
Pour en avoir parlé avec l’équipe liturgique qui a préparé cette Messe, il nous a semblé qu’il y avait là comme une bascule, un passage à autre chose, à une autre étape de notre cheminement à la suite du Christ. Il s’agit pour nous de vivre l’aujourd’hui de sa Parole, de ne plus chercher indéfiniment à le reconnaître dans des signes, comme ont pu le faire Marie Madeleine, Pierre ou Thomas, mais à entendre à frais nouveau ces paroles si prometteuses : « je suis le bon berger… Le bon berger se dessaisit de sa vie pour ses brebis… je connais mes brebis et mes brebis me connaissent…personne ne peut les arracher de ma main… »
Il y a là comme une déclaration d’amour, à l’image de ces bergers dans la montagne qui passent leurs journées et leurs nuits avec leur troupeau, veillant à ce que rien ne leur arrive, cherchant les meilleurs pâturages, soignant les brebis qui se blessent, séparant celles qui se disputent, connaissant chacune d’elles dans son histoire, ses faiblesses, ses besoins…
Jésus a prononcé ces paroles alors que les Scribes et les Pharisiens cherchaient à le perdre, à se débarrasser de Lui. Peut-être bien que notre situation n’est guère différente aujourd’hui ! Nous ne connaissons certes pas de persécution directe, mais l’indifférence religieuse, le matérialisme ambiant, l’incertitude concernant la vie politique, la paix dans le monde, la préservation de la maison commune, la simple justice, et la survie de notre planète terre sont gravement remis en cause… Il nous est bon d’entendre ces paroles du Christ : « mes brebis écoutent ma voix… et personne ne peut les arracher de ma main… »
Ce ne sont pas des paroles lénifiantes, utopiques, désincarnées, ce sont des mots qui engagent… et qui rassurent : Dieu est bien là, au milieu de nous, dans cette aventure qu’il a risquée depuis toujours, son Royaume est là, à notre porte. Lui ne cesse de frapper, et si nous lui ouvrons, il vient faire chez nous sa demeure. C’est ce que nous rapporte le livre de l’Apocalypse.
Alors nous pouvons demander comme Nicodème : « que devons-nous faire ? » Et entendre Jésus nous répondre : « il te faut renaitre, de l’eau et de l’Esprit ! » Cette renaissance, c’est ce temps liturgique après Pâques. C’est le cheminement vers la Pentecôte, la préparation à accueillir en nous l’Esprit de Dieu, sa présence, son compagnonnage. Ce n’est pas un retour en arrière, c’est une marche en avant, en avant toute !
Georges Cottin et l’équipe liturgique St Ignace