4ème dimanche du temps ordinaire
4ème dimanche du temps ordinaire – année B – 28 janvier 2024
Lectures : Dt 18,15-20 Ps 94 1 Co 7,32-35 Mc 1,21-28
Il y a des dimanches où les lectures de la Parole de Dieu sont plus difficiles à comprendre que d’autres ! C’est le cas aujourd’hui, et c’est pour cela que nous avons choisi de faire précéder chaque lecture de la Messe par une petite introduction.
Ceci dit, qu’est-ce que nous pouvons retenir, accueillir, méditer, de ces Paroles ? Que Jésus parlait avec autorité, et que cela étonnait beaucoup ceux qui l’écoutaient ! Comment un homme de Nazareth, le fils d’un simple charpentier, peut-il s’exprimer avec autant d’assurance sur la foi, sur Dieu, sur son Royaume ? Pour qui se prend-il ?
J’ai lu un jour le livre d’un philosophe qui distinguait trois expressions autour du mot autorité.
Il disait d’abord qu’il y a des gens qui sont l’autorité. C’est le gendarme au bord de la route, c’est le proviseur du lycée, le percepteur des impôts, le régisseur de l’immeuble… Ils sont l’autorité, c’est-à-dire qu’ils ont un certain pouvoir et la tâche de faire respecter les règlements. On peut les craindre ou les respecter, ils sont là, en principe pour notre bien, et normalement avec les compétences liées à leur fonction.
Il y a ensuite les gens qui ont de l’autorité. Ce peut-être un enseignant qui sait obtenir le silence dans sa classe, un chef d’entreprise ou un chef d’équipe qui répartit le travail, un inspecteur qui établit un rapport ou une évaluation, un officier dans une unité militaire. Ce sont des chefs, des décideurs, c’est grâce à eux qu’on garde une certaine unité, que chacun n’agit pas à sa guise, qu’on peut vivre ensemble. Peut-être que le curé d’une paroisse est à mettre dans cette case !
Il y a enfin ceux qui font autorité, un grand chirurgien, un expert en économie, un spécialiste dans un domaine ou dans un autre, reconnu par tous, écouté, respecté. On fait référence à lui, on est attentif à ses paroles, à ses écrits… On lit ses livres, on peut même figurer parmi ses disciples. C’est ainsi qu’il y a des freudiens et des lacaniens, des historiens, des biblistes, des cinéastes, etc.
Eh bien Jésus, je le crois, appartient aux trois groupes à la fois.
Il est l’autorité parce qu’il est Fils de Dieu. Il remettait les péchés, et cela scandalisait les Pharisiens. Il rappelait la loi juive : « tu ne tueras pas, tu aimeras ton prochain comme toi-même… » Il rendait à César ce qui était à César et à Dieu ce qui était à Dieu.
Mais il avait aussi de l’autorité ! Il était capable de clouer le bec aux pharisiens, de se faire entendre de tous par des paraboles, de chasser les démons (comme dans l’Evangile de ce jour) et même de ressusciter des morts ! Songez par exemple à la femme adultère trainée de force dans le Temple et que Jésus arrache des mains de ses accusateurs !
Enfin et surtout Jésus faisait autorité ! Et les apôtres ne s’y sont pas trompés. Les paroles du Christ étaient opérantes, suivies d’effet. Il disait et les choses se faisaient. Il répondait à toutes les questions ! Il éclairait ceux qui venaient chercher auprès de lui une réponse à leurs questions, une consolation, une espérance, un sens à leur vie ! Et il le faisait en leur parlant cœur à cœur, en partageant leurs conditions de vie, en demeurant toujours serviteur…
Que pouvons nous tirer de tout cela ? Peut-être de bien regarder comment nous voyons le Christ ! Un chef, un super homme, ou un guide ? Sans doute les trois à la fois, mais de façon parfaite, sans faille, sans abus ni d’autorité, ni de vengeance ou de châtiment. Il est venu pour nous sauver et son autorité est au service de notre seule croissance, pour que nous grandissions et que nous soyons heureux !
Puissions nous accueillir son enseignement comme la foule dans la synagogue : « voila un enseignement nouveau, donné avec autorité ! »
Georges Cottin sj, avec l’équipe liturgique Jean Baptiste