Célébrations , Homélies et MéditationsVie de la paroisse Notre Dame des Anges

Messe du jour de Pâques – Année C – 20 avril 2025

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Messe du jour de Pâques – Année C – 20 avril 2025

Lectures : Ac 10, 34a.37-43    Ps 117    1 Co 5, 6b-8    Jn 20, 1-9

Ils ont été une poignée à le reconnaitre, Jésus ressuscité ! Quelques femmes, quelques disciples… mais ni Pilate, ni Hérode, ni les pharisiens, ni la foule qui l’acclamait lors de son entrée à Jérusalem… Moi, si j’avais été le Ressuscité, je serais allé me montrer à Pilate et faire un pied de nez à Hérode et à Caïphe… ! Comme si, seuls, ceux qui l’avaient beaucoup aimé pouvaient le reconnaitre ! C’est important pour nous qui aimerions tant le voir vivant ! Mais l’aimons-nous suffisamment, est-ce que nous le connaissons assez, pour le reconnaître tel qu’il se manifeste ? 
 
Autre étonnement : il ne s’est pas montré dans le Temple ! Alors qu’il y allait si souvent de son vivant ! Là au moins on l’aurait reconnu ! Non ! Jésus ressuscité est allé rejoindre ses amis dans des lieux tout à fait ordinaires : une salle à manger où il avait pris son dernier repas avec eux, un chemin de campagne en direction d’Emmaüs, un cimetière, et même le lieu du travail -le lac de Galilée où quelques-uns de ses disciples avaient repris leur ancien métier !
 
D’ailleurs St Jean nous raconte qu’au moment de la mort de Jésus sur la croix, le rideau du Temple s’était déchiré de haut en bas ! Dieu n’est plus localisable, n’est plus enfermable en un lieu précis. Il est partout, là où des hommes triment, marchent, discutent, prient… Voila encore un détail précieux pour nous aujourd’hui !
 
Mais alors à quoi le reconnaissent-ils ? Ni à son aspect physique ni à sa taille ou à la couleur de ses cheveux… A des signes familiers, sa manière de rompre le pain, la surabondance de la pêche, la trace de ses blessures, la douceur de sa voix quand Jésus appelle Madeleine par son petit nom ! Autant de signes, avec bien d’autres, qui sont encore à notre disposition tout au long de notre vie ! 
Et puis, tout à fait étonnant, eux qui étaient pleins de tristesse, de désespoir même – songez aux disciples d’Emmaüs, à Marie Madeleine qui n’a pas pu embaumer son corps, à Pierre qui l’a renié trois fois – lorsqu’ils le reconnaissent vivant mais qu’il disparait aussitôt que reconnu, ils ne retombent pas dans la tristesse ! Bien au contraire ils sont fous de joie, et ils s’en vont partout dans le monde répandre la bonne nouvelle ! 
 
Tous les Evangile concordent pleinement sur ses points, de même que tous attestent que c’est le troisième jour après sa mort qu’il est ressuscité, troisième jour pour signifier qu’il était bien mort…
 
Alors il nous appartient à nous de rejoindre l’expérience de ces quelques hommes et femmes ! Nous avons cet avantage sur eux que n’ayant pas vu le Christ de son vivant, nous ne sommes pas prisonniers de son aspect physique ! Nous pouvons le reconnaître par tout ce qui nous est dit de lui dans les Ecritures, en particulier dans le partage du pain comme nous le faisons dans cette Eucharistie, dans le service et la présence auprès des petits, des plus pauvres, des plus solitaires, et aussi dans ce Sacrement du Baptême par lequel lui-même est passé comme pour nous indiquer la route à suivre. Et c’est ce que nous allons vivre maintenant en baptisant ceux et celles qui s’y sont préparés…en nous souvenant de notre propre baptême et de tout ce que Dieu a fait et fait encore pour nous ! 
 
Georges Cottin, s.j