Christ, Roi de l’univers – Année C – 23 novembre 2025
Christ, Roi de l’univers – Année C – 23 novembre 2025
Lectures : 2 S 5, 1-3 Ps 121 2 Th 3, 7-12 Lc 23, 35-43
A quoi pensait le bon larron quand il s’est retourné vers le Christ en criant : “ Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume ! “ A quoi pensait-il ? Ne tentait-il pas de se racheter en jouant la carte de la dernière chance ? On pourrait croire que c’est un peu facile lorsque l’on est condamné d’obtenir ainsi une place gratuite dans le Royaume !… Mais alors pourquoi cet homme nous est-il si proche au point de vouloir nous glisser derrière lui de manière à ce que nous fassions nôtres sa prière et son cri ?
Mais est-ce si facile que cela ? En effet, les trois condamnés vont mourir, – Jésus comme les autres – et ce dernier apparaît incapable de sauver les deux autres comme de se sauver lui-même. C’est pour cela que l’on se moque de lui et pas n’importe qui puisque ce sont les chefs des prêtres qui l’ont fait condamner. Alors surgit cette parole d’un des deux malfaiteurs en réponse à l’autre qui se moque aussi : “Mais lui, il n’a rien fait de mal.” Il se tourne vers Jésus dans un acte de foi étonnant : lui seul a su le reconnaître dans sa royauté véritable ! Et nous alors ?
Il est normal que nous soyons étonnés par le choix de cet évangile présentant Jésus comme un roi crucifié et impuissant, mais il peut susciter en nous de vraies questions sur notre foi : à quoi pensons-nous quand nous pensons à la Royauté du Christ sur le monde ?
Avons-nous compris que le Royaume de Dieu est caché : “Ma Royauté n’est pas de ce monde” : notre Dieu est caché. Oui, Jésus vient le révéler mais pas du tout comme nous l’attendions car il met tout à l’envers.
Tous les textes de la Bible – les prophètes et les psaumes – annoncent le Christ comme le Messie, le Fils de David, le Roi, celui que les juifs attendent encore. Vous l’avez entendu dans les moqueries des chefs et des soldats : « Qu’il se sauve lui-même s’il est le Messie de Dieu, l’Elu, le Roi des Juifs ! ».
Dieu n’est jamais là où l’on pense le trouver ; il est là où il ne devrait pas être…
Un seul a reconnu Jésus avant sa mort sur la croix, et c’est un malfaiteur, un seul a reconnu le Royaume dont Jésus avait parlé si souvent. Nous sommes là en plein évangile de la grâce et du salut de Dieu. En effet, Jésus ne cesse pas d’offrir l’accueil et le pardon de Dieu à tous les rejetés, à tous les exclus, dès lors qu’ils se retournent vers Celui qui les attend. Et cela ne se passe pas dans un palais ni même dans les églises, cela se passe sur une croix, dans le dénuement le plus grand, avec cette dernière parole échangée entre deux crucifiés :
« Jésus, souviens – toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume . » – « Aujourd’hui, avec moi tu seras dans le Paradis . »
Voilà la Royauté du Christ, le pouvoir de l’amour plus fort que la dérision, la violence ou la mort !
Le Royaume de Dieu est déjà là chaque fois qu’au nom de Jésus nous choisissons d’aimer, de pardonner, de nous ouvrir à la détresse des autres, de nous mettre au service des plus petits .…. Jésus, souviens-toi de nous, vienne ton Royaume aujourd’hui !
Jean-Jacques Guillemot sj et l’EAL Jean-Baptiste


