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Dimanche 27 juin 2021 – 13ème dimanche du temps ordinaire

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Dimanche 27 juin 2021 – 13ème dimanche du temps ordinaire – Année B

Lectures  : Sg 1,13-15      Ps 29        2 Co 8,7.9.13-15                  Mc 5,21-43

Homélie :

                         Dans sa rencontre avec la culture polythéiste grecque qui réduisait la religion à une manipulation cultuelle et la foi à une fonction sociale, l’auteur du livre de la sagesse déploie des mécanismes de défense qui s’inspire de la sagesse de Salomon. Il exhorte son auditoire à prendre leur foi à cœur, à créer une relation personnelle avec Dieu. Il établit un lien entre la morale et l’éternité et soutient que l’homme juste jouit de la résurrection. Si Dieu a créé le monde pour l’immortalité, le mal et le fatalisme ne peuvent nous enlever ce don, car Dieu est éternel et il nous a créés à sa ressemblance.

Dans nos instants de doute et de découragement, le livre de la sagesse vient nous rappeler que notre foi dit au monde la présence d’un Dieu qui veille sur nous. Le fait d’y croire constitue un bouclier contre toutes pensées pernicieuses et actions qui peuvent nous pousser au découragement et au repli sur soi. Le mal et le fatalisme n’ont pas de place dans une vie avec Dieu.

                         Dans la deuxième lecture Paul parle de l’importance de l’offrande et de l’aide que l’on doit apporter aux églises sœurs « Ce que vous avez en abondance comblera les besoins des frères pauvres ». Son plaidoyer est soutenu par le fait qu’à la fin des années 40 après Jésus Christ, une famine a sévit en Judée, elle a eu un impact néfaste sur la vie des chrétiens de Jérusalem. Pour trouver une solution à ce fléau, les responsables de cette église sollicitent l’intervention de Paul et lui demandent de se soucier des pauvres. Ce dernier encourage les chrétiens à contribuer à une offrande pour soulager les chrétiens de Jérusalem. Jérusalem peut être pour nous ce matin une référence et une invitation à manifester notre solidarité et notre charité à ceux qui vivent la précarité. La contribution de Paul est d’avoir lancé un défi à l’église de Corinthe en parlant du Christ, qui « à cause de vous…est devenu pauvre, afin que vous deveniez riche par sa pauvreté » Paul fait savoir aux chrétiens de Corinthe et cela nous concerne aussi, qu’ils ont bénéficié du sacrifice du Christ, cela par ricochet doit susciter des élans de générosité vis à vis de nos semblables. Nous trouvons l’expression de ce dépouillement du fils dans l’hymne aux philippiens que nous méditons le jeudi saint. Nous pouvons peut être à ce stade, demander au Seigneur comme grâce : La force dans la faiblesse, la richesse dans la pauvreté et d’entendre les paroles de Paul aux corinthiens comme si elles nous étaient adressés.

                         L’évangile nous présente deux situations désespérées dans lesquelles se trouvent deux personnes : Jaïre un chef religieux dont le statut ne le soustrait ni à la douleur, ni au désespoir. C’est un parent incapable d’aider sa fille « encore si jeune et qui est à la dernière extrémité » Ses privilèges ne l’empêchent pas de tomber au pied de jésus et de le supplier instamment « Viens lui imposer les mains pour qu’elle soit sauvée ». Selon les évangiles Jaïre est le prototype du chef religieux qui semble voir et accepter Jésus. Quant à la femme sans nom qui avait des pertes de sang depuis douze ans. Sa souffrance physique, est accentuée par son exclusion de sa communauté. Car selon les codes de pureté de la loi juive, elle était considérée comme impure et donc bonne à être isolée, sa proximité pouvait causer la mort et selon l’opinion populaire, cela pouvait annuler les pouvoirs de guérison, de jésus parce qu’elle était perpétuellement impure. Sa présence et sa traversée de la foule est un scandale puisqu’elle expose tous ceux qu’elle touche. Son contact avec la frange du vêtement de Jésus est une quête de celui qui la relève. De Jaïre à la femme voilà deux manières différentes d’exprimer une foi incroyable. Les deux font l’expérience de la guérison et du salut de Dieu. La femme à cause de ses pertes de sang et la fille morte étaient toutes impures, mais dans les deux cas Jésus transcende les interdits religieux, enfreint la loi pour manifester la compassion de Dieu, il les appelle « Filles ». Leur histoire peut éclairer nos expériences existentielles, car Dieu agit en nos vies. Dieu nous accorde des grâces pour que nous vivions de son amour et que nous les mettons à la disposition de nos frères et sœurs.

Patrice Batantou sj