Fête du Saint-Sacrement- Année C – 22 juin 2025

Lectures : Gn 14, 18-20 Ps 109 1Co 11, 23-26 Lc 9, 11b-17

En instituant l’Eucharistie, juste avant sa Passion et sa mort sur la Croix, le Christ nous a fait un beau cadeau : un souvenir bien sûr, mais plus qu’un souvenir une présence perpétuelle parmi nous ! Chaque fois que nous célébrons une Messe, Jésus se rend présent à travers du pain et du vin que nous consommons. Il vient en nous !

Le souvenir, c’est le rappel de tout ce qu’il a fait au cours de ces trente trois années en Palestine, les enseignements, les miracles, l’annonce du salut offert à tous, et tous ces moments extraordinaires qu’ont été la multiplication des pains, la pêche miraculeuse, la tempête apaisée, la guérison des dix lépreux, la rencontre de la Samaritaine, la résurrection de Lazare, le lavement des pieds…

Mais bien plus qu’un souvenir, c’est quelque chose de très actuel qui se vit à chaque Eucharistie : Dieu de nouveau se rend présent parmi nous à travers une Parole, les lectures de la Messe, et à travers une nourriture, du pain et du vin, « fruits de la terre et du travail des hommes ».

Depuis deux mille ans nous répétons cette célébration, dimanche après dimanche, et aussi pendant des messes en semaine, et c’est toujours nouveau car il s’agit bien d’une rencontre avec quelqu’un qui nous aime tendrement et que nous nous efforçons de suivre.

J’entends souvent dire que la Messe c’est long, c’est toujours la même chose, et c’est difficile d’être bien présent, bien attentif. Je l’ai souvent pensé moi-même, je l’avoue, et pourtant je suis bien souvent celui qui célèbre, et donc plus porté à vivre de l’intérieur ce qui se passe là. Je reconnais là ma chance, j’aimerais tellement que nous célébrions tous ensemble !

Il y a une expression qui me fait frémir : assister à la Messe ! Comme si on assistait à un spectacle, à un match de foot ou à un film. Et une autre expression me donne tout autant des boutons, lorsqu’on me demande si j’ai dit « ma » messe. Elle n’est pas à moi mais à nous tous, et on ne l’a dit pas, on la vit !

A Notre-Dame des Anges on a cette chance immense d’être une communauté, comme une grande famille. On ne se connait peut-être pas tous mais il y a beaucoup de respect entre nous, il y a de la place pour tous, les enfants comme les personnes âgées, les convaincus comme les gens en recherche, les français comme les étrangers… Chaque Messe est soigneusement préparée par une équipe qui passe deux ou trois heures à bien comprendre les lectures, à choisir des chants, à exprimer des intentions de prière, à faire en sorte que tous s’y retrouvent… Nous célébrons ensemble !

La liturgie, la structure de la Messe, s’est enrichie tout au long des siècles de prières, de gestes, de chants… Elle est devenue un rituel infiniment riche mais complexe, et parfois difficile à suivre dans tout son contenu. Qui de nous est attentif d’un bout à l’autre ? Même pour le célébrant que je suis, il m’arrive parfois de décrocher, de penser à autre chose, de m’évader… Je suis comme tout le monde !

Dimanche prochain ce sera juste 50 ans que j’ai été ordonné prêtre et que j’ai célébré ma première Messe. Je ne l’ai pas célébré tous les jours mais certains jours j’ai célébré deux ou même trois fois. J’en suis donc certainement à plus de dix mille Messes. Eh bien je peux vous assurer en toute honnêteté qu’aujourd’hui c’est encore tout nouveau pour moi ! Aujourd’hui, par ces simples mots « ceci est mon corps, ceci est mon sang » je tiens entre mes mains, et je le donne à tous, la vie de Notre Seigneur Jésus Christ ! Ce n’est pas un privilège, c’est une responsabilité…

Alors je le dis aux enfants qui vont communier tout à l’heure pour la première fois : vivez cette Messe comme une invitation personnelle à un festin extraordinaire. Souvenez-vous de ce qui s’est passé il y a deux mille ans, et accueillez dans votre corps ce Dieu qui vous aime tellement qu’il veut se faire votre nourriture !

Georges et l’équipe liturgique de la Messe des Familles