Veillée Pascale
Samedi Saint -Veillée Pascale – année C – 16 avril 2022
Lectures : Les textes proposés étant nombreux, vous les trouverez sur le site de l’AELF avec le lien sur « lectures«
Homélie:
Dans le Misse d’autel, il est écrit en toutes lettres : l’homélie de la Veillée Pascale doit être courte ! Je vais respecter scrupuleusement cette injonction !
Trois choses retiennent toute mon attention dans cet Évangile et dans tous les récits de la Résurrection :
D’abord que le Christ Ressuscité s’est montré d’abord à des femmes ! Les mauvaises langues diront que c’est pour que la nouvelle circule plus vite ! Je crois plutôt que c’est parce qu’elles sont plus touchées dans leur cœur et qu’elles sont en plein désespoir ! Pensez à Marie Madeleine : non seulement on a mis à mort celui qu’elle aimait tant, celui qui avait tant fait pour elle, mais en plus depuis sa mort sur la croix il lui a été interdit de venir au tombeau embaumer le corps de Jésus, au nom de la loi juive : c’est le sabbat, et on n’a pas le droit de se déplacer ! C’est à elle, à quelques femmes, et aux apôtres que Jésus va se montrer vivant, et à eux seulement, c’est-à-dire à ceux qui l’ont beaucoup aimé ! Ni à Pilate, ni à Hérode, ni à la foule ! Voila qui est extrêmement important pour nous. Nous aimerions beaucoup le voir vivant, et nous envions les Apôtres. Mais l’aimons-nous assez pour le reconnaître ?
Une deuxième chose, c’est le lieu des apparitions. Jésus n’est pas apparu dans le Temple ! C’est pourtant la maison de Dieu parmi son Peuple. Mais où alors ? Sur un chemin, celui d’Emmaüs, dans une salle à manger, celle du dernier repas, dans un jardin, celui du Tombeau, sur le lieu du travail, le lac de Galilée, c’est-à-dire des lieux ordinaires ! Là aussi c’est très important pour nous ! Ne le cherchons pas ailleurs que dans l’ordinaire de nos vies, notre domicile, notre bureau, l’espace où nous nous déplaçons…
Et puis la troisième chose qui me frappe, c’est qu’ils ne le reconnaissent pas tout de suite. Ils commencent par douter, par rentrer chez eux, par accuser les femmes de délire mental. Ils ne le reconnaitront ni à sa taille, ni à la couleur de ses cheveux, mais à des signes, des signes familiers, la fraction du pain à Emmaüs, l’abondance de la pêche miraculeuse en Galilée, la trace de ses blessures avec les Apôtres, la douceur de sa voix pour Marie Madeleine… Et ces signes, ils existent encore aujourd’hui pour nous : l’abondance de ses grâces, la fidélité de son amour, les anges sur nos routes qui nous parlent de lui, la fraction du pain à chaque Messe…
Nous n’avons pas fini de goûter ce prodigieux miracle de Pâques ! Il est vivant ! Il est ressuscité !
Georges Cottin sj