Célébrations , Homélies et Méditations

15ème dimanche du temps ordinaire – Année C – 13 juillet 2025

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15ème dimanche du temps ordinaire – Année C – 13 juillet 2025

Lectures : Dt 30, 10-14    Ps 68   Col 1, 15-20    Lc 10, 25-37

Avant de parler de la Parabole du Bon Samaritain, je voudrais revenir un court instant sur la première lecture parce qu’elle résonne comme une forte recommandation pour ces mois d’été : «écoute la voix du Seigneur et reviens… Cela n’est pas au-dessus de tes forces… Elle est tout près de toi, cette Parole, elle est dans ton cœur pour que tu la mettes en pratique. »

Cette Parole, c’est la Bible, mais pas seulement la Bible… C’est aussi ce souffle, ce murmure, cette présence, qui, si nous y prêtons attention, manifeste que Dieu est bien là, dans notre quotidien. Dans le silence de la prière, dans la contemplation de la nature, dans le regard chargé d’affection d’un enfant ou le regard souffrant d’un exilé ou d’un SDF, je peux goûter la présence de Dieu, le sentir vraiment là, communier, l’écouter, le voir, le servir…

C’est ce que vit le Bon Samaritain dans la Parabole qu’a racontée Jésus. Etait-ce du reste une Parabole ? Peut-être était-ce un simple fait divers dont Jésus a été le témoin ou dont il a entendu parler. Car, après tout, bon nombre de Paraboles peuvent se comprendre comme des lectures d’évènements concrets et non pas des histoires inventées. La parabole du bon berger qui va chercher la brebis égarée ou celle du semeur dont une partie du grain est étouffée par les mauvaises herbes sont bien des choses ordinaires, que Jésus invite à contempler pour en tirer une plus grande sagesse.

Je crois profondément que des Paraboles, nous pouvons en être témoins tous les jours, pour peu que nous prenions le temps de regarder tout autour de nous ! Des Paraboles, c’est-à-dire des évènements, des rencontres, des propos échangés, des circonstances nous enseignent en permanence, à condition bien sûr de prendre le temps de nous y arrêter.

Dans la spiritualité ignatienne il nous est recommandé de prendre quelques minutes, chaque soir, avant de nous coucher, pour contempler le film de sa journée, ce que nous avons fait, vu, entendu, qui nous a apporté quelque chose, qui nous a éclairés ou fait grandir. Dieu était là, et si je ne m’en étais pas souvenu, je serais passé complètement à côté !

La Parabole du Bon Samaritain est peut-être de cet ordre-là. N’ai-je pas été témoin, ce matin, ou hier, de gestes purement gratuits et bienfaisants chez des gens qui n’étaient pas particulièrement des piliers d’église ! Les Samaritains, aux yeux des juifs de Jérusalem, étaient des moins que rien parce qu’ils ne venaient pas à Jérusalem, parce qu’ils priaient au sommet des montagnes, parce qu’ils honoraient de faux dieux… Or c’est un Samaritain que Jésus décrit comme pratiquant le véritable amour, la vraie charité. IL s’arrête, il soigne, il donne de son temps, de son argent, il pense à la suite et s’assure que celui dont il a pris soin puisse retrouver sa place et sa santé.

Des Paraboles comme celle-là, vous en connaissez tout plein, vous en avez été témoins ! Permettez-moi de vous en raconter une… C’était au Tchad, il y a déjà un certain temps ! J’étais allé rendre visite à une pauvre femme, handicapée des deux jambes. Elle n’avait pas de fauteuil médicalisé, si bien qu’elle se déplaçait en rampant par terre, et qu’elle était tout le temps blanche de poussière ! Chez elle, dans sa case, il n’y avait rien sinon une jarre pour garder l’eau, deux pierres pour entourer le feu et un fil en travers du plafond pour y poser ses vêtements… Et bien cette femme elle m’a offert le plus beau des cadeaux, une calebasse, c’est-à-dire une écorce de légume coupée en deux sur lequel avec un clou chauffé au feu elle avait dessiné des dessins géométriques. Elle m’a donné tout ce qu’elle avait, et je l’ai reçu comme un trésor !

Seigneur, aide-nous à nous souvenir, et à lire partout les signes de ta présence !

                                                                                              Georges