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29ème dimanche du Temps Ordinaire – Année A – 18 octobre 2020

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29ème dimanche du Temps Ordinaire

Journée missionnaire mondiale

1er communion des enfants du catéchisme

Année A – 18 octobre 2020

Lectures : Is 45, 1.4-6      Ps 95      1 Th 1, 1-5b,      Mt 22, 15-21

Introduction:

Chers frères et sœurs, nous sommes au 29e dimanche du temps ordinaire. C’est aussi le dimanche de la journée missionnaire mondiale. Et c’est aussi le jour de la 1er communion de cinq enfants du catéchisme : Jérémie, Martin, Romane, Thimothée, Valentine et Valeria. Bienvenue à toutes les familles et amis de ces enfants pour cette célébration. Nous pensons de manière spéciale à tous ceux qui n’ont pas pu venir y participer à cause de la crise sanitaire. Chers enfants, nous pensons à Ivory, votre ami, qui devrait être avec vous pour la première communion mais il est parti au Cameroun pour des raisons familiales.
Cela dit, au début de cette eucharistie demandons pardon au Seigneur pour les moments où nous avons oublié la dimension missionnaire de notre vie chrétienne, les moments où nous n’avons pas pu propager et témoigner de l’amour, de la joie et de la miséricorde de Dieu à nos voisins.

Homélie :

Chers enfants, aujourd’hui, je descends de l’ambon, je me mets devant vous, parce que je voudrais vous adresser cette homélie, vous qui allez recevoir, goûter Dieu tout à l’heure à travers son corps et sang, par votre première communion.

Dieu se sert de tout un chacun pour sa mission

Dans la première lecture, nous avons entendu parler d’un empereur étranger, païen, Perse, Cyrus qui est décrit comme ‘messie’ pour le peuple Israël. On se demande comment se fait-il qu’un tel titre soit donné à un empereur qui ne fait pas du tout partie du peuple hébreu. La raison en est que Cyrus a libéré le peuple Israël des Babyloniens et les a laissé partir à Jérusalem. Il leur a permis d’adorer leur Seigneur. Autrement dit, même s’il n’est pas un roi hébreu, il est un grand consolateur et libérateur du peuple en jouant le rôle de messie. A vrai dire, c’est Dieu qui agissait par l’intermédiaire de cet empereur Perse. C’est très intéressant de constater que cet appel de Cyrus s’est fait sans pour autant que ce dernier soit conscient d’être au service de Dieu. A deux reprises, nous voyons dans la première lecture, « je t’ai appelé par ton nom, je t’ai donné un titre, alors que tu ne me connaissais pas, …je t’ai rendu puissant alors que tu ne me connaissais pas. » (Is 45, 4-5). De même, dans le Nouveau Testament, nous avons l’exemple de saint Paul. De fait, Paul était un grand persécuteur des chrétiens. Mais Dieu en a fait l’un des plus grands prédicateurs, pilier et missionnaire de l’église.

 Chers enfants, quel est le message ?

Qui que nous soyons, quel que soit notre origine, notre pays, notre culture, notre couleur de peau, notre classe, Dieu peut se servir de tout un chacun pour son œuvre, pour remplir sa mission. Vous me direz je ne suis qu’un enfant. Que puis-je faire ? Mais rappelez-vous que Dieu vous a confié également un travail, une mission à remplir dans votre vie. C’est à vous de voir et de découvrir cette mission. Dieu vous a donné des dons spéciaux, des capacités uniques pour aider, être utiles et au service des autres. C’est à vous de remplir cette mission. N’oubliez pas que, comme dans le cas de Cyrus, c’est souvent Dieu qui agit à travers vous sans que vous le sachiez. La seule chose que vous pouvez faire c’est de toujours rester en contact avec Dieu et faire Lui confiance à travers votre vie de prière.

Nous sommes tous appelé à être missionnaires :

Ensuite, vous vous souvenez, au cours de votre catéchisme vous avez appris plusieurs choses, comme ce qu’est la solidarité, la fraternité, la miséricorde, l’amitié etc. Vous avez même fait des saynètes sur ces thèmes. Aujourd’hui, lors de la journée missionnaire mondiale, rappelez vous que vous pouvez, comme saint Paul, Sylvain et Timothée etc, être missionnaires et témoins de la solidarité, de la fraternité, de la miséricorde et de l’amitié. Souvent, un missionnaire est compris comme un prêtre, un religieux ou religieuse qui quittent son pays, sa langue, sa culture pour aller ailleurs et propager la foi et la bonne nouvelle du Christ. Mais vous pouvez être missionnaires là vous êtes, dans vos familles mêmes. Un jour une petite fille m’a dit que son papa ne vient pas à l’église. Je lui ai dit, « wow, dans ce cas, c’est toi qui es évangélisateur dans ta famille, tu peux lui parler de l’amour de Dieu, du Christ et l’amener à l’église un jour ou l’autre ». Elle m’a répondu, « Ouai, c’est chouette ». Ceci dit, si vous n’arrivez pas aller vers les autres pour parler de Dieu comme missionnaires. Ne vous en faites pas. Ce que vous pouvez faire, c’est de prier pour les missionnaires qui propagent la bonne nouvelle de Dieu. Savez-vous qui sont les deux saints patrons des missionnaires ? L’un c’est St. François Xavier qui est allé en Asie, en Inde, au Japon et en Chine. L’autre c’est Thérèse de Lisieux. Elle avait un grand désir d’être missionnaire, sauver des âmes pour Dieu. Mais elle n’est jamais sortie de son couvent du carmel. Elle a prié avec beaucoup de vigueur pour les missionnaires et les missions à travers le monde. L’Église a reconnu la dimension prophétique de l’espérance missionnaire de Thérèse en lui donnant le titre de « Patronne des missions ». De même, à l’instar de Thérèse vous pouvez également prier pour les missions.

Nous sommes les citoyens à la fois de mondes visible et invisible :

Enfin, nous ne sommes pas uniquement missionnaires mais nous sommes aussi appelés à remplir notre mission comme les citoyens de ce monde et de celui de Dieu. Dans l’évangile, nous venons de voir que les Pharisiens et les partisans d’Hérode s’approchent de Jésus avec la question de l’impôt pour le piéger. Leur question est : « Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à César, l’empereur ? (Mt 22, 17) ». De fait, Si Jésus disait « oui » à l’impôt, il passait pour quelqu’un de favorable au gouvernement romain, ce qui faisait de lui un ennemi des juifs et des foules qui espéraient qu’il soit leur Messie. Mais s’il disait « non » à l’impôt, il pouvait être immédiatement accusé d’être un ennemi, un rebelle, un révolutionnaire et dénoncé comme tel aux autorités romaines. Dans les deux cas, Jésus est bien piégé.
Regardez et remarquez la sagesse de Jésus dans cette situation. Il ne se laisse pas piéger par eux. Il leur demande de montrer la monnaie et leur pose la question : « Cette effigie et cette inscription, de qui sont-elles ? Ils répondirent : « De César. » Du fait que la pièce portait l’effigie et l’inscription de César, Jésus admettait le bien fondé de l’impôt et encourageait à rendre à l’empereur ce qui appartenait à lui. En revanche, Jésus leur a rappelé qu’il faut rendre à Dieu ce qui appartient à Dieu. En d’autres termes, Jésus veut nous dire que nous portons tous également en nous la marque, l’image de Dieu. Comme le dit le livre de Genèse, « Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa » (Gn 1, 27). Mais que pourrions nous rendre à Dieu, quel impôt ? De fait, il faut tout rendre à Dieu. Car comme le dit le Psaume, « Au Seigneur, la terre et ses richesses, le monde et ses habitants ! C’est lui qui l’a fondée sur les mers et la tient stable sur les flots (Ps 24, 1-2). Saint Ignace de Loyola disait, « l’homme est créé pour louer, révérer et servir Dieu notre Seigneur et par ce moyen sauver son âme » [Ex. Spir. n°23]. Donc, n’oublions pas que nous devons donner la priorité à Dieu avant toutes choses.

Chers enfants, chers frères et sœurs, rappelons-nous donc ces trois choses aujourd’hui. C’est que Dieu nous a donné à tous une mission à remplir, Il veut que nous soyons ses missionnaires et témoins et que nous soyons à la fois bons citoyens de notre pays et surtout de celui de Dieu, c’est-à-dire que nous lui rendions tout, la louange et la gloire tout au long de notre vie. Amen.

Ashok BODHANA sj