3ème dimanche du temps ordinaire
3ème dimanche du Temps ordinaire – année C – 26 janvier 2025 –
Lectures : Ne 8, 2-4a.5-6.8-10 Ps 18 1 Co 12, 12-30 Lc 1, 1-4 ; 4, 14-21
« Aujourd’hui s’accomplit cette parole… » C’est Jésus qui parle. S’agit-il d’un moment précis, il y a deux mille ans, un jour de Sabbat à Capharnaüm, ou bien d’aujourd’hui 26 janvier 2025 ? Je crois bien qu’il s’agit des deux : « le Seigneur m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres… ». C’est aujourd’hui comme hier que le Seigneur nous adresse cette Parole d’espérance, cette promesse, car nous sommes tout aussi pauvres, aveugles, prisonniers ou découragés que cette foule qui se pressait pour écouter Jésus ! Et nous avons besoin comme elle, de guérison, de conversion, de délivrance !
En effet je crois que la Parole de Dieu, cette Parole que nous écoutons dimanche après dimanche, ou pour beaucoup d’entre nous, jour après jour, cette Parole est agissante, opérante ! Elle fait ce qu’elle contient, c’est-à-dire qu’elle agit sur nous, en nous, elle descend dans notre cœur, elle nous transforme, pour peu que nous l’écoutions, que nous fassions silence, que nous la méditions !
Il peut arriver, il arrive souvent, que notre prière soit sèche, aride, il nous semble que rien ne se passe, que le Seigneur est « aux abonnés absent », mais en fait n’est-ce pas nous qui sommes absents, nous qui avons l’esprit occupé par plein d’autres choses, nous qui ne savons pas faire silence pour écouter et entendre Dieu qui cherche à nous parler ?
Nous avons besoin de nous « exercer » à la prière, de nous entrainer à faire silence pour entendre ce Dieu si discret qui cherche à me rejoindre mais sans s’imposer, sans forcer le passage, mais en frappant tout doucement à la porte. La prière nous met en présence de Dieu. Je pense à ce que disait le Curé d’Ars, au siècle dernier, un pauvre curé qui n’avait pas fait beaucoup d’études, qui vivotait dans un petit village obscur. Il passait des heures à prier devant le Saint Sacrement. Un jour quelqu’un lui a demandé : « mais qu’est-ce que vous faites là pendant tout ce temps ? » Il a eu cette réponse : « je lui parle et il me parle. » Tout est dit, là, de la prière !
Elle n’est pas réservée à ceux qui ont fait des études savantes, à ceux qui ont lu la Bible en long, en large et en travers, à ceux qui sont férus de philosophie ou de théologie, elle est offerte à ceux qui ont le cœur suffisamment humble pour laisser Dieu venir en eux leur parler !
Il peut être cependant aidant de s’appuyer sur une méthode, et là les outils ignatiens sont précieux,
par exemple en fixant à l’avance la durée de ma prière, pour ne pas laisser le malin m’en détourner,
par exemple en fixant mon imagination sur les détails de la scène, les personnages, le lieu, les odeurs, les sons,
par exemple en demandant ce dont j’ai présentement besoin, la paix ou la santé ou la réconciliation,
par exemple en fixant mon attention sur un mot, une expression, une petite phrase du texte
par exemple encore en terminant ma prière par un cœur à cœur : « Seigneur, tu es tout pour moi ! »
Dans un peu plus d’un mois, pendant le Carême, nous aurons l’occasion de vivre pour ceux qui veulent à NDA une semaine de Prière accompagnée, une sorte de retraite de huit jours, accompagnés individuellement ! Ce peut être une belle occasion de retrouver du goût à la prière, à la rencontre du Seigneur !
Georges Cottin, sj