Célébrations , Homélies et Méditations

Baptême du Seigneur

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Fête du Baptême du Seigneur – année C – 9 janvier 2022

Lectures :    Is 40,1-5.9-11    Ps 103      Tt 2,11-14;3,4-7      Lc 3,15-16.21-22

Ce récit du Baptême de Jésus, attesté dans les quatre Évangiles, est comme un trait d’union, une transition, un passage, entre « la vie cachée » de Jésus, son enfance à Nazareth entre Marie et Joseph, et « sa vie publique », cette longue itinérance sur les routes de Galilée, de Samarie, de Judée…

Je n’aime pas beaucoup l’expression « vie cachée » qui ne figure du reste pas dans les Évangiles. Elle pourrait laisser entendre que Jésus se serait « caché » pendant trente années à Nazareth ! Je préfère l’expression « vie ordinaire ». Pendant trente ans Jésus a connu et partagé notre existence à tous, les apprentissages, de la parole, de la marche, de la vie en société, d’un métier, et même d’une religion, la religion juive… et on peut l’imaginer sur les genoux de sa mère et lui posant plein de questions sur Dieu, sur la vie, sur la souffrance, sur les injustices, sur la mort… Hormis son échappée au Temple de Jérusalem, au milieu des Docteurs de la Loi, rien ne semble distinguer cet enfant, sinon qu’il « croissait et se fortifiait, tout rempli de sagesse, et la faveur de Dieu était sur lui » comme le dit St Luc.

Et cependant il est déjà le Messie, pleinement Fils de Dieu, menant l’existence de tout un chacun.

Ce récit du Baptême fait aussi le lien entre l’Ancien et le Nouveau Testament. Jusque là, Dieu a envoyé sur terre des Juges, des Rois, des Prophètes… et Jean Baptiste est le dernier d’entre eux, « le plus grand des Prophètes » dira de lui Jésus, mais rien n’y fait : le Peuple sans cesse s’est détourné, a adoré des faux dieux, s’est querellé, a pratiqué l’injustice, et a figé la religion dans un ensemble de règles et de rites le détournant au lieu de le rapprocher de Dieu.

Alors Dieu est venu lui-même habiter parmi nous, et c’est l’Incarnation, le Mystère de Noël. Et le Baptême de Jésus éclaire pleinement cette volonté divine :

« Tu es mon Fils bien-aimé. En toi je trouve ma joie ! »

On peut méditer longuement cette parole descendue du Ciel… Descendue du Ciel, cela veut dire que ce n’est pas une voix humaine, qu’elle n’est prononcée par personne, mais qu’elle vient se graver dans son cœur comme une intuition, une évidence, une certitude. C’est ainsi que Dieu nous parle, bien souvent, par des intuitions, des convictions, des paroles de l’Écriture, dont nous ne savons pas d’où elles viennent mais qui nous rejoignent profondément, et qui déterminent notre avenir…

C’est ainsi que Joseph a compris qu’il ne lui fallait pas renoncer à Marie, que Marie a accepté d’être la mère du Sauveur, que Jean Baptiste est parti prêcher dans le désert… et que peut-être chacun de nous est là ce matin dans cette Église :

« Tu es mon Fils bien-aimé, en toi je trouve ma joie »

Et c’est le début de la vie publique de Jésus… et du Nouveau Testament. On voit juste après Jésus se retirer quarante jours dans le désert, pour prier et affermir sa mission, puis se mettre en route pour aller à la rencontre des malades, des possédés, des désespérés, des chercheurs de sens… dans la fidélité à cet appel intérieur : «  tu es mon Fils bien aimé… »   Le dialogue avec le Père le conduit à aller vers les autres, à aimer, à servir. Il le fera jusqu’au bout, jusqu’au sacrifice de sa vie…

Je vous prose de rester quelques instants en silence, puis d’écouter un témoin de ce service du prochain. Nous l’avons fait tout au long de l’Avent, avec des témoignages :

La Maison de Lazare

Les jeunes qui revenaient de Marseille

Les collégiens et leur présence dans les EPHAD

Le service des réfugiés

Aujourd’hui un dernier témoignage avec le Pain de l’Amitié, une des activités des Conférences Saint Vincent de Paul…

Mais d’abord 2 ou 3 minutes de silence…

Georges Cottin sj