Dimanche de l’Epiphanie
Dimanche de l’Epiphanie – année C – 05 janvier 2025 –
Lectures : Is 60, 1-6 Ps 71 Ep 3, 2-3a.5-6 Mt 2, 1-12
Nous fêtons aujourd’hui les Rois Mages, ou plus exactement l’Epiphanie, c’est-à-dire la manifestation de Dieu au monde entier. Le mot d’Epiphanie vient d’un verbe grec ancien qui signifie : se montrer, se manifester. L’enfant Jésus, dans l’humble abri où il a vu le jour, la crèche de Bethléem, se laisse adorer par des mages venus d’Orient, probablement des savants ou des astrologues, riches mais à la recherche de compréhension, d’explication.
Qu’y a-t’il d’historique là-dedans, de fidèle aux événements ? Probablement pas grand-chose, mais ce n’est pas là le but de Matthieu, l’évangéliste. Il ne fait pas œuvre de journaliste, il écrit cinquante ans après les faits, et il est le seul à en parler ! Il écrit comme un théologien qui s’adresse à des milieux juifs et cultivés, qui connaissent bien la Bible. Matthieu qui a été l’un des Douze, qui a cheminé trois ans durant avec le Christ, veut montrer à ses confrères juifs que le galiléen, Jésus de Nazareth, était bien celui que tout l’Ancien Testament annonçait, c’est-à-dire un Messie venant au secours du monde entier, et pas seulement du peuple juif ! Plutôt osé de sa part !
Et il utilise trois symboles dans ce récit, qui ne vous ont pas échappé : la lumière de l’étoile, les cadeaux apportés par les Mages, et la joie qui les envahit ! Trois symboles que l’on peut regarder de plus près.
L’étoile. Cette ‘bonne étoile’ qu’ils ont suivie depuis le lointain Orient ! Dieu se sert parfois de moyens étranges pour nous amener à lui : un songe, une rencontre, un phénomène naturel, un évènement inattendu… et nous pouvons nous en détourner ou au contraire nous laisser guider par cette étoile. Les Mages l’ont suivie longtemps mais lorsqu’ils sont arrivés à Jérusalem et qu’ils s’attendaient à une révélation importante dans une ville en pleine effervescence, elle a disparu à leurs yeux. Ils sont alors cherché Hérode pour comprendre. Et celui-ci, tout mauvais qu’il soit, les a remis sur la piste de Bethléem, et l’étoile est ré-apparue !
Les offrandes. De l’or, de l’encens et de la myrrhe. Là aussi ne cherchons pas l’exactitude des faits mais leur portée symbolique. L’or, c’est la richesse qui vient au secours de la pauvreté de cette naissance : ils n’ont pas trouvé place à l’auberge. L’encens, c’est le parfum réservé aux puissants de ce monde. La myrrhe c’est ce qui servait à embaumer le corps des défunts. Ces trois offrandes ont valeur de symbole en ce sens qu’elles préfigurent ce que notre foi nous indique sur cet enfant. Il, mérite que nous lui offrions ce que nous avons de plus précieux, il est bien un roi tout puissant, il traversera la mort sans connaître la corruption. Mathieu nous résume là tout ce qu’il a compris de Jésus.
Mais ce qui peut nous toucher davantage encore, c’est la joie qui remplit le cœur des Mages. Une joie semblable à celle de la Vierge Marie après la visite de l’Ange Gabriel à l’Annonciation, ou celle qui bouleverse le cœur de Marie Madeleine lorsque, rendue au tombeau, elle entend Jésus l’appeler par son petit nom.
Cette joie, elle est notre aussi, alors même que le monde va mal ! Elle est l’assurance que Dieu est bien là, qu’il sait toutes choses, qu’il connait toutes nos souffrances et nos inquiétudes, mais qu’il veille, qu’il partage ce que nous vivons, et qu’il nous donne de traverser les épreuves et les doutes. Un chrétien c’est quelqu’un capable de garder confiance au plus fort de la tempête parce qu’il sait que Dieu lui-même est passé par là et qu’il en est sorti victorieux.
Georges Cottin et l’équipe liturgique St François