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Jour de Pâques

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Jour de Pâques – année B – 31 mars 2024

Lectures :  Ac 10,34a.37-43      Ps 117        Col 3,1-4 ou 14 Co 5,6b-8        Jn 20,1-9 ou Mc 16, 1-8

Homélie

Pourquoi chercher le Vivant parmi les morts ? Pourquoi, Marie, t’es-tu levée si tôt pour aller au tombeau chercher celui que ton cœur aime ? Pourquoi es-tu allée si vite prévenir Pierre et l’autre disciple que son corps avait disparu ? Eux aussi sont venus en courant au tombeau chercher Jésus  parmi les morts …

Chers amis, au cœur de notre vie chrétienne, il y a cette affirmation de foi bouleversante : Christ est ressuscité, Il est vivant !

Cette bonne nouvelle qui nous rend heureux a retenti à Jérusalem il y a environ 2000 ans  et l’étonnant c’est qu’elle a traversé les siècles et qu’elle parvient à nos oreilles aujourd’hui, comme un événement au cœur des communautés chrétiennes chaque fois qu’elles célèbrent Pâques.

   Il est ressuscité, Il est vivant !  Quand nous disons cela, nous ne réalisons pas toujours ce qu’il y a derrière, ni en quoi notre vie devrait être transformée. Voilà pourquoi il nous est bon de revenir à  l’évangile de ce matin. Il faudra du temps, beaucoup de temps aux disciples pour accueillir l’événement de la Résurrection du Christ  dans leur tête et surtout dans leur cœur. Car ils « n’avaient pas compris que, selon l’Ecriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts ».

Cette lenteur à croire, cette résistance de l’esprit à accueillir le mystère du Christ ressuscité, toutes ces difficultés à le reconnaitre vivant, qui nous sont rapportées par les évangiles,  sont précieuses pour nous car ce sont aussi les nôtres.

Alors qu’il fait encore nuit, Marie Madeleine s’est rendue au tombeau, elle voit la  pierre enlevée . Devant le tombeau vide, elle est comme perdue, ne sachant plus que penser. Il n’est plus là où nous le cherchions, il ne se trouve plus là où notre désir l’avait mis une fois pour toutes. A entendre la plainte de Marie, l’urgent pour elle serait de ramener Jésus au tombeau, alors tout serait en ordre.
D’abord, elle va prévenir Pierre et l’autre disciple. Ce dernier, arrivant au tombeau, a tout de suite compris : il voit les linges pliés et le tombeau vide. Il voit et il croit, nous dit l’évangile, alors que Pierre reste perplexe. Marie, elle, demeure inconsolable, sa recherche continue. Eh bien, c’est à elle que sera donné l’inattendu de Pâques : elle verra le Vivant.

Un vivant,  cela surprend toujours. C’est comme un enfant et cela fatigue les parents. Nous, chrétiens, combien de fois nous voudrions que Jésus soit un peu moins vivant, un peu moins imprévisible. Que l’on sache où il est, une fois pour toutes – et surtout avec qui il est et avec qui il n’est pas. Que l’on puisse le cerner avec nos formules de foi, qu’il reste le même et ne change pas. Nous oublions que c’est lui qui va nous changer parce qu’il est vivant, qui va nous transformer et nous renouveler dans notre foi. Laissons le Vivant être vivant dans l’Eglise et aussi hors de l’Eglise : ne l’enfermons pas parmi les morts, dans nos tombeaux, quels qu’ils soient.

Cherchons le Seigneur dans la communauté des sœurs et des frères, dans le cœur des nouveaux baptisés, dans le simple service des autres, dans une vie donnée sans compter, dans la rencontre personnelle avec Lui …. Sa Résurrection  se reconnait dans le recueillement du « premier jour de la semaine » de chacune de nos vies.
«  Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ? Il est ressuscité … »

Jean-Jacques Guillemot sj