Célébrations , Homélies et Méditations

Le mardi 24 novembre 2020, Lc 21, 5-11, Florian CAZANAVE s.j.

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Le mardi 24 novembre 2020, Lc 21, 5-11, Florian CAZANAVE s.j.

Être à sa tâche!

 

Nous sommes devant un texte déroutant. Déroutant car il est dans un style littéraire auquel nous ne sommes pas habitués. Le style apocalyptique. Les auditeurs de Jésus ainsi que les premiers lecteurs de l’Evangile de Luc y étaient plus habitués, eux, puisque de nombreux textes de cette époque prennent ce style.

« Apocalype » signifie « Révélation ». Qu’y a-t-il donc à révéler ?

Révéler non pas comment exactement se passera la fin du monde. Cela nous n’en savons rien. Mais révéler plutôt le sens de ce que nous vivons lorsque celui-ci semble se dérober.

Je ne sais pas si vous serez d’accord avec moi, mais parfois le sens des choses semble se révéler davantage dans les moments difficiles…

Il y a des textes évangéliques qui viennent nous rejoindre dans les moments ordinaires. Il y a des textes qui viennent nous rejoindre dans des temps incertains. Ce texte fait partie de ces derniers.

Notre réflexion prendra trois moments :

  • Que signifie la destruction du Temple pour les juifs du premier siècle ?
  • En quoi cela nous concerne-t-il ? Comment cela peut-il nous rejoindre ?
  • Dans les moments difficiles, « être à sa tache »

 

Ici, Jésus annonce à ses auditeurs la fin du Temple de Jérusalem. « Il n’en restera pas pierre sur pierre ». On a peine à s’imaginer aujourd’hui l’effet que produit cette annonce. A l’époque, les vies étaient rythmées par les venues au Temple, que ce soient pour les grandes fêtes liturgiques, ou encore pour des moments familiaux marqués, telles les naissances.

La relation du peuple juif avec son Dieu passe en très grande partie par le Temple. La liturgie et les sacrifices sont effectués par les prêtres attachés au Temple.

Alors, imaginez ce que signifient pour eux ne plus avoir de Temple ?

Ainsi, lorsqu’en 70 de notre ère, le Temple fut détruit par les années romaines, le judaïsme dû se réinventer.

 

Mais en quoi tout cela nous concerne-t-il ?

Nous sommes à une époque où le thème de la « fin du monde » se remet à nous parler.

Il y a même une discipline, la « collapsologie » qui évalue les chances d’un effondrement de notre civilisation. L’écologie nous annonce un monde prochain dans lequel il sera difficile, voire impossible, de vivre.

Et puis, les nombreux événements que nous traversons, dans nos sociétés, dans le monde entier : populismes et nationalisme, montée d’un certain nombre de violences, des débats démocratiques difficiles, etc., etc.

Et nous n’allons pas non plus oublier cette épidémie qui rythme et préoccupe bizarrement nos vies depuis plus de huit mois…