Célébrations , Homélies et Méditations

Le samedi 28 novembre 2020, Lc 21, 34-36, par P. Claude CHARVET s.j.

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Le samedi 28 novembre 2020, Lc 21, 34-36, par P. Claude CHARVET s.j.

Tenir debout!

Eveillés. Tenir debout.

Trois images fortes dans cet évangile qui conclut un grand discours de Jésus au Temple avant d’entrer dans sa Pâque, son passage vers le Père. C’est comme si Jésus s’appuyait sur sa propre expérience d’attendre la grande épreuve pour nous la transmettre.

  1. Tenez-vous sur vos gardes! Quand on est sur ses gardes, chaque détail entendu, vu, senti, prend une grande importance car l’époux, l’ami, voire l’ennemi est attendu, désiré, épié…Tout peut être signe d’une présence ou d’un danger…

En regardant la belle émission d’Olivier Delacroix « ils font bouger les lignes » mardi soir sur TV5 les violences faites aux femmes, on voit bien qu’il est difficile d’être sur ses gardes quand on aime quelqu’un qui peut me violenter…et qu’il faut vaincre bien des culpabilités pour poser une main courante et prendre la décision de parler, de dénoncer, de partir…Jésus utilise l’expression : « le cœur alourdi dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie ». La peur, le silence, l’isolement peuvent alourdir notre vie…

Sur le plan des informations aussi il faut être sur nos gardes : la tentation est très forte de croire des fausses informations sur les vaccins et de nous laisser déraper vers les théories complotistes : Anne Ponce a fait un très bel édito dans Hebdo-La Croix du 21 novembre « Quand même… » Si nous avons fait des progrès en étant vigilent sur l’alimentation et la composition des aliments, nous pouvons nous tenir sur nos gardes aussi pour que notre cœur reste en éveil sur l’origine des informations, l’indigestion des écrans qui nous gavent de colères ou de ressentiment, sur la nécessité de rester ouvert sur d’autres opinions que la mienne…L’esprit critique doit bien rester en éveil pour rechercher un peu plus de vérité.

Se tenir sur ses gardes avec un cœur léger et trois repères : la sobriété, le souci de l’autre et la vie intérieure…

  1. L’image du filet: « Il s’abattra sur tous les habitants de la terre entière.»  Par delà l’image des pêcheurs qui jettent leurs filets dans le lac de Tibériade pour pêcher leurs poissons, on voit bien que la mondialisation du virus Covid 19 donne à cette image du filet une actualité prophétique et universelle… et en plus on ne peut pas se sortir de cette nasse tout seul. On sait bien aussi que la guerre, les violences familiales, les prises d’otages ont quelque chose d’irrésistible, de préparé et de rapide qui prennent les victimes à l’improviste… La bombe explose, les blessés et les morts sont sur le tapis, les otages sont maîtrisés ; Il faudra du temps pour que les secours se mettent en place, et que la liberté et la santé soient retrouvées… La radicalité du Mal et de la mort doivent être traversés par un troisième  évènement.
  2. La venue du Fils de l’homme. : se tenir debout dans la prière. La venue du Fils de l’homme, de Jésus vainqueur du Mal concerne l’humanité entière… Personne n’y échappera, mais on pourrait se laisser surprendre et s’endormir en baissant la garde… La prière devient alors une manière de se tenir debout devant lui : il est la Parole prononcée comme le dernier mot de nos existences. Il est Celui qui nous dit aussi : « Venez les bénis de mon Père, recevez en héritage ce qui vous est préparé pour vous depuis la fin du monde : j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger… » La prière pour demander de nous « délivrer du Mal »  et l’action qui nous ouvre « tout ce que vous auez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères » Voilà la posture qui nous est proposée aujourd’hui pour tenir debout devant le Fils de l’Homme…Zaché s’est mis debout pour partager ce qu’il avait. Jésus l’a reconnu avec un grand émerveillement : « Aujourd’hui, le salut est venu dans cette maison ».

Tant qu’il fait jour : Didier Rimaud et Jacques Berthier.